Walhalla
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Walhalla

« We live like caged beasts waiting for the day to let the rage free. »
 
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 Jalandra Gair

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AuteurMessage
Jalandra Gair
    Ase Infiltrée.

Jalandra Gair

Date d'inscription : 16/08/2010
Messages : 716
Localisation : Le Ragnarök.

Faculté : Télépathie.
Maîtrise : 3/5


Jalandra Gair Vide
MessageSujet: Jalandra Gair   Jalandra Gair EmptyMer 18 Aoû 2010 - 19:58

L ' I D E N T I T E



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(c) Live journal

    NOM : Gair.
    PRENOM : Jalandra.
    AGE : 25 ans.
    RACE : Ase déclarée.
    EMPLOI : /
    LOCALISATION : Nordri la plupart du temps. Le Ragnarök depuis peu.


P O U V O I R

    Télépathie -Ceci étant vaste et peut-être confus, je détaille, ci-dessous-

    Phase 1 : La télépathie sans handicap

    Jalandra a la faculté de transmettre une image, une pensée à autrui. Mais pas seulement. Le 'sujet' n'a nul besoin d'être dans son champs de vision pour cela, en terme de distance, elle n'est pas limitée, tout est une question de forme physique, plus elle est reposée plus son 'don' est 'étirable'. Elle est aussi capable de lire les pensées, dans n'importe quel crâne. Sauf si :

    • L'esprit est sous le contrôle d'un autre télépathe et là, que le meilleur et le plus rusé l'emporte ! Les duels mentaux étant très épuisant, c'est souvent le plus endurant qui l'emportera.
    • L'esprit est piégé d'une quelconque façon. Les télépathes sont souvent capables d'y placer différentes bombes psychiques n'attendant qu'un petit curieux pour le déclencher.
    • L'esprit du 'sujet' est entraîné à ne subir aucune intervention télépathique ! C'est tout à fait faisable, c'est harassant et extrêmement long comme entraînement mais c'est du domaine du possible.


    Donc qui dit pensées dit tout ce qui va avec : intentions, désirs, et même les peurs... Attention ! UNIQUEMENT les peurs exprimées par le 'sujet'. Si la personne pense : 'Les insectes me terrorisent', Jalandra le saura... Néanmoins, il y a une marge entre connaître les peurs et pouvoir les exploiter, Jalandra ne créé aucune illusion.

    La présence d'un télépathe dans l'esprit d'autrui est inodore, indolore et parfaitement indétectable... Sauf si la personne est elle-même télépathe ou encore une fois très bien entraînée à contrer ce genre de pouvoirs.

    En utilisant cette facette de son don, Jalandra, n'est guère handicapée, après tout, c'est en quelque sorte les bases mêmes de la télépathie !

    Phase 2 : Les difficultés

    En dehors de cela, les choses se compliquent dés l'instant où elle souhaite pénétrer la mémoire où les souvenirs d'autrui ! Elle évite dans la mesure du raisonnable de le faire, cela lui pompe une énergie phénoménale et son 'don' est très volatile puisqu'elle ne le maîtrise pas parfaitement. Qui dit accès à la mémoire dit donc la possibilité d'en effacer certaine bride, mais en aucun de 'jouer' avec en la modifiant ou en créant des souvenirs ! Cela serait du domaine du possible très certainement, mais Jalandra ne s'y est jamais essayé. Elle ne pénètre donc l'esprit d'une personne totalement que lorsqu'elle se sent en danger ou pour en apprendre davantage sur son interlocuteur ! -Là par contre, il lui faut un contact visuel et un maximum de calme environnant pour se concentrer-

    Jalandra peut également percevoir la présence animale -et non celle d'insectes-, elle peut lire leurs désirs, ou plutôt leurs instincts immédiats -comme la faim, ou la peur face au danger ou encore l'agressivité face à la protection de son territoire- Mais ne peut, en aucun cas, communiquer avec eux.

    Enfin, Jalandra possède un unique moyen de défense par son 'don' : Des ‘griffes mentales’ qu'elle peut utiliser sur le cerveau humain. Attention, elle ne peut en aucun tuer avec. Les effets peuvent être apparentés à une migraine plus ou moins violente et plus ou moins longue... Encore une fois, tout dépend de l'état physique de Jalandra. Elle dépense une quantité d'énergie pouvant être plus ou moins importante en fonction de l'effet désiré.

    Limites et failles

    En pleine forme, Jalandra peut lire -en phase une- jusqu'à quatre esprits en simultanée, sans que cela ne la fatigue. Pour pénétrer la mémoire et les souvenirs, c'est un cerveau à la fois.

    Jalandra prend quotidiennement de la drogue -cocaïne- pour échapper au sommeil qui peut très facilement la plonger dans la démence. Se faire assaillir par un nombre incroyable de pensées différentes à de quoi la rendre totalement apathique ou pire, déclencher une crise. Elle se drogue également lorsqu'elle est sous l'effet d'une intense émotion, ou d'une grande fatigue physique. Car qui dit fatigue, dit plus de risque de se laisser submerger par ses troubles hallucinatoires.

    Les hallucinations de Jalandra surviennent souvent sans crier gare, emploi du 'don' ou non. Elle n'a plus alors aucun contrôle sur ses réactions qui se font bien plus impulsives et agressives. Les fantômes de Jalandra sont nombreux et perfides, ils prennent le visage de n'importe qui et savoir qu'elle ne peut en aucun les 'sentir' arriver ne la rend que plus paranoïaque et craintive. Une fois la crise passée, Jalandra perd connaissance, cet état peut durer quelques minutes comme plusieurs heures. A son réveil, elle est prise de tremblements violents et de migraines douloureuses. Généralement, elle ne se souvient de rien, état de fait qui la terrorise davantage que l'overdose ou une éventuelle dépendance à la drogue.



L ' E S S E N C E



A L L U R E - G E N E R A L E

    Si il y a bien une chose dont Jalandra ne prends pas soin c'est de son apparence. Elle est discrète aussi bien dans sa gestuelle que dans son style vestimentaire. Elle est de taille moyenne. Son manque d'appétit chronique dû aux différentes drogues qu'elle ingère la rendent malingre et d'apparence très frêle. Ses cheveux blond sont un rempart à qui voudrait la dévisager, chose qu'elle exècre. Elle les garde donc détachés, dissimulant son visage au mieux et baissant continuellement la tête. Il arrive toutefois qu'elle daigne regarder son interlocuteur dans les yeux, il vous suffira donc de plonger dans ses prunelles azuréennes pour y contempler toute sa souffrance. Véritable reflet de ses humeurs, et surtout de ses angoisses, son regard est en perpétuel mouvement. Sourire ? Voici une grimace qui n'a jamais fait connaissance avec le visage lisse de Jalandra. Saurait-elle seulement en esquisser un seul ?



C A R A C T E R E

    Fatalisme et méfiance sont les meilleurs termes pour définir Jalandra. Des blessures profondes de son enfance et du reste, elle en garde de graves séquelles guère améliorées par son incapacité à contrôler parfaitement sa télépathie. Un rien l’effraye, un tout la plonge dans un manque de volonté flagrante. Tente-elle pour autant de changer quoi que ce soit à cet état de fait ? Bien sûr que non, pourquoi se donner la peine d’essayer lorsque l’on est certaine d’échouer ? Son mutisme est son meilleur allié dans sa quête de ne rien ressentir, de ne rien laisser paraître. Y arrive-t-elle ? Comment le savoir, comment être objective avec soi-même ? Et surtout pourquoi ressasser ainsi quelque chose qu’elle ne peut changer ?

    Les Ases ? Les Vanes ? Peu lui importe... Jalandra côtoie depuis bien longtemps les deux races... Et donc, quand pense-t-elle ? Rien ! Comment pourrait-elle s’autoriser à penser quoi que ce soit de ce qu’elle refuse à regarder ou même à disséquer. Son ’don’ ? Elle le hait, elle le méprise, et pourtant, que ferait-elle sans lui ? La fuite est bien plus fascinante, les oeillères sont bien plus faciles à porter... Le Survey ? Voilà bien longtemps, que son état permanent de léthargie la laisse de marbre, les pensées qui l’accompagnent sans cesse sont pareil à une bouée qui lui maintient le visage hors de l’eau.



H I S T O I R E

    Au commencement,
    [Westri, 2074]

    Elle était d'une beauté céleste, Il était d'une laideur repoussante. Vane non déclarée car fille illégitime de l’un des Nornes de la ville, Elle eut pourtant une vie aisée et facile grâce à la pension que son cher géniteur versait à sa mère chaque semaine. Elle respirait l'arrogance et le snobisme face aux classes inférieures. L'Homme, outre son statut d’Ase clandestin, n'avait pour lui que ses manières de rustre et cette espèce de sauvagerie latente qui inspire crainte et attirance. Leur rencontre se fit au hasard d'une soirée pluvieuse. Il l'a bouscula, Elle l'insulta. Il se dit qu'elle était la plus belle chose qu'il n'eut jamais vu, Elle le trouva d'une crasse et d'une répugnance telle qu'elle voulut s'enfuir aussitôt.

    Que faisait une gosse de riche dans les quartiers pauvres ? S'ennuyait-elle dans cet univers doré qui était le sien ? La recherche d'un peu de piment dans sa vie, avait-elle mené ses pas dans l'immondice de la pauvreté ? Peut-être. Mais de ce soir-là, Elle s'en souvient avec clarté. L'Homme, dans sa violence innée, n'avait jamais essuyé un seul refus de sa vie, quoi de plus normal. Il manipulait les ombres, toutes personnes croisant sa route, devenait un potentiel jouet pour lui. Il se jeta sur elle... Cette nuit-là, Elle perdit son innocence, ses droits à être traitée comme un être humain, Elle devint sa 'chose'. Séquestrée, rudoyée, affamée, Il détruisit lentement mais sûrement toutes traces de rébellion en elle. Son calvaire se prolongea, les jours s'écoulaient au rythme des marques 'd'affection' de l'Homme.

    La preuve de sa honte et de sa déchéance vint bientôt arrondir son ventre, comme Elle détesta son propre père, qui de par sa lâcheté et sa peur du scandale, lui avait ôté le droit de porter Pulcis... L'Homme fut heureux, il l'aimait, Elle et ce futur enfant, mais avec maladresse et bestialité. Elle ne désira plus que la mort. Pendant que la graine de son mal investissait lentement ses entrailles, elle perçut des pensées, des sensations, qui n'étaient pas les siennes... Un monstre ! Ce qu'elle portait, cette souillure, était comme Lui : Anormale, abjecte, ne méritant pas d'ouvrir ses yeux hideux sur ce monde. Elle tenta de se donner la mort à plusieurs reprises, mais jamais l'Autre ne le lui permit. Il voulait fonder une famille avec Elle... Jamais ! Il ne la quitta que très rarement durant cette gestation immonde. Puis, les affres de l'enfantement la prirent un soir... Elle était seule, mais comme toujours, Il contrôlait ses gestes à distance. Puis cette voix dans sa tête se fit plus pressantes, Elle sombrait dans la folie, nul retour possible pour elle... La délivrance fut rapide... Elle voulait tant que cette chose la libère de cette sinistre connexion. Le bébé tomba au sol, visqueux, poisseux, geignant, se tortillant, un simple insecte qu'Elle aurait eu le loisir d'écraser en un instant, mais Il rentra...

    Plus tard dans la nuit, elle eut cette opportunité. Il avait bu plus que de raisons, ivre et ronflant sur la paillasse, une main immonde posée en travers de son corps à elle. Elle se dégagea avec brusquerie, la voix n'avait pas cessé de gémir, de supplier, Elle allait en finir... Rampant vers le Monstre, elle s'en approcha avec des frissons de dégoût, sa main se posa sur le visage du nouveau-né... Elle appuya... Sa tête manqua d'exploser sous les sensations d'horreur qui envahirent le petit être, mais Elle tint bon. Jusqu'à ce que l'Autre ne s'éveille brusquement, la femme qu'il chérissait tentait de détruire le fruit de leur amour. Sans plus réfléchir, il se faufila derrière Elle. Le craquement des cervicales se brisant nettes, l'expression de totale surprise sur le visage naguère si beau... Elle retomba, inerte, sur le sol. Ainsi, la Mère mourut de la main du Père, sauvant par là même sa Fille... Son prénom... Jalandra, comme cette femme qui n'était plus.

    Fange, tu es, fange, tu resteras,
    [Westri, de 2075 à 2085]

    L'âme humaine ne garde que très peu de souvenirs de sa petite enfance. Il est dit que la mémoire est une belle garce ingrate. Les brimades, les coups, la vengeance du Père commença bien avant que l'Enfant soit en âge de marcher. Tenue pour responsable de la mort de cette femme qu'Il aimait tant, Il ne lui passa rien ! S’acharnant à le lui faire payer méthodiquement. Jalandra apprit à parler comme elle vivait jusque là, avec appréhension et terreur. Il en fit une fillette introvertie, peureuse, soumise... Un objet sans vie, sans volonté propre. L'utilisation du pouvoir de l’Homme le plongeait dans des crises de violences incroyables. L’enfant apprit donc à disparaître de son regard, à se faire le plus discrète possible. Les longues journées qu'elle passait seule, lui ôtèrent toutes illusions sur un monde meilleur, tout n'était que résignation et souffrance, qu'espérer d'autre ? Rien !

    Puis, un jour, Il ne rentra pas. Elle l'appela de toutes ses forces mentales, bien maigres à cette époque. D'ordinaire, elle n'avait qu'à désirer pour qu'Il apparaisse, pour le meilleur, mais surtout pour le pire. Mais là, il ne répondit pas à son appel silencieux. L'avait-il oublié ? Dehors, elle savait que les Ases comme son père était activement recherché. Reviendrait-il ? Combien de temps l’atttendit-elle ? Le temps n'ayant pas la même emprise sur une enfant que sur un adulte, Jalandra ne le sut jamais avec précision. Affamée, elle fit preuve d'audace en sortant pour la toute première fois de cette unique pièce qui l'avait vu naître. A neuf ans, elle vit d’autres enfants, d’autres adultes, elle put sentir sur sa peau la morsure du soleil, toucher tout ce qu’elle voyait. Ce fut comme naître une seconde fois, mais sans limites, libre... Et pourtant, que de tristesse dans ses yeux, Il lui manquait tant.

    Durant une année, Jalandra survécut grâce à sa capacité à disparaître de la vue des adultes. Elle les évita soigneusement, les autres enfants également. Pourtant, ils étaient nombreux à traîner dans les quartiers pauvres de Westri. Elle vola sa nourriture, apprenant par coeur les ruelles et planques de cette ville qui n’eut bientôt aucun secret pour elle. Jalandra développa son instinct de conservation... Seule la survie comptait, rien d'autre. Et pour cela, les barrières entre le bien et le mal disparurent complètement de son coeur... D'ailleurs, ressentit-elle un jour un quelconque remord, une quelconque hésitation ? Non, jamais. Méfiante et constamment terrorisée, elle n’eut, cependant plus, aucun réflexe lorsqu’une nuit, elle se fit surprendre dans son sommeil par un détachement de Skulds. Elle fut impuissante à se libérer de l’étreinte de l’homme qui la traîna à sa suite ; elle fut sans volonté lorsqu’une aiguille se planta dans son bras... Et que dire du fait de se retrouver dans une machine volante, arrachée à son seul univers ? Rien, il n’y avait plus rien à dire voilà tout.


    Prends conscience, affûte tes sens, apprends, comprends,
    [Umbilicus, de 2085 à 2090]

    Je me souviens de mes toutes premières impressions sur cet endroit, je fus impassible, presque détachée, au-delà de la peur pour la toute première fois de ma vie. Ce tout premier sourire que l’on m’adressa y fut-il pour quelque chose ? Je le crois. Je ne me débattis pas lorsque l’on grava dans mes chairs ce numéro, mon numéro. Désormais, j’étais 28569701. On me le fit apprendre par coeur. Ils mirent en moi quelque chose, on me l’expliqua, plongée dans ce flot de pensées qui affluaient vers moi, j’oubliais très vite tout de leurs paroles. Je fus maintenue en ’observation’ durant une année entière, mais j’avais confiance. Étrange comme mon caractère craintif semblait s’affiner, s’émousser au fil des jours. Je prenais des médicaments pour que je me ‘sente mieux’ d’après les adultes. Les prises rythmaient mes journées, une le matin, une le midi et une le soir. J’étais seule et j’appris à apprécier de voir l’Homme franchir la porte de ce qu’ils appelaient ’chambre’. Il me parla beaucoup, il m’apprit à lire, à écrire, à compter. Il m’enseigna les mots, leur pouvoir, leur force. Il ne me battit jamais, les adultes pouvaient donc être chose qu’une menace pour moi ? J’en eus la conviction durant toute cette première année. On m’inculqua des valeurs que j’ingérais de bon coeur... Ils étaient, ou plutôt, Il était mon sauveur, pourquoi désobéir ? Je ne connus plus la faim ou même la peur, je sentais naître en moi un tout nouveau sentiment... Le bonheur ?

    Une année supplémentaire où mon ’don’ fut étudié sous tous ses aspects, je mis beaucoup d’enthousiasme dans ces exercices. Parfois, je surprenais des pensées fugaces, des frayeurs provenant de certains adultes présent à mes côtés, mais j’étais bien trop euphorique, pour m’y attarder. Qu’ils aient parfois peur de moi ne m’atteignais pas, c’était tellement illogique d’inspirer cela, je préférais ignorer ce que je n’étais pas en mesure de comprendre. Je me pensais la seule enfant dans ce que je considérais comme mon habitat, quelle ne fut pas ma surprise d’en rencontrer d’autres lors d‘entraînements physiques. Mais, je choisis de ne poser aucune question. Je n’éprouvais pas le besoin de tout connaître, je n’étais ni curieuse, ni même intéressée par ces inconnus. J’étais légère et soumise, et l’Homme qui me guidait depuis presque deux années me suffisait amplement. Il était tout ce que j’aurais aimé que l’Homme de ma petite enfance soit. Parfois j’aurais voulu le toucher, prendre sa main dans la mienne, mais jamais je ne le fis. Tout comme, jamais, je ne me permis de lire ses pensées. Je prenais conscience lentement que celui que j’appelais Père auparavant, était très éloigné de ce qu’il aurait dû être. Mais comment mépriser ou haïr celui que je ne reverrai sans doute jamais ? C’était impossible, grâce à lui, j’étais en vie, et j’étais heureuse de l’être.

    L’année de mes treize ans, mes longues insomnies débutèrent. A cette époque, j’eus davantage de difficulté à fermer mon esprit aux autres. Ce que je maîtrisais si bien jusqu’à présent m’échappait totalement. Je gagnais en puissance, je le sentais et la nuit devint ma plus grande terreur. Mes doses augmentèrent, je le sentis, mais rien n’y fit. Je sombrais peu à peu sous les peurs, envies et angoisses de tous ceux qui m’entouraient... Il y en avait tant, des dizaines ? Des centaines ? Non, plus d’un millier ! C‘était atroce, douloureux et ô combien lourd à démêler. Cet étau glacé entourant ma cervelle ne me laissa aucun répit, surtout durant mon sommeil. Les adultes, je le sentis, furent d’autant plus effrayés que durant mes migraines, je lacérais sans le vouloir leur esprit. Je fus totalement isolée, Il ne vint plus me voir, mes repas et mes médicaments arrivaient par un sas, rendant mon existence encore plus déshumanisée qu’elle ne l’était déjà. Je devenais folle, enferrée et totalement emprisonnée de ces voix si nombreuses.

    Deux autres années ne suffirent pas à calmer mes souffrances, c‘était pire, la douleur n‘allait qu‘en crescendo, rendant tout plus insupportable. Ni ces médicaments que je prenais maintenant cinq fois par jour, ni même cette musique qu’ils me passaient sans cesse pour tenter de me détourner de mon ‘mal’ ne calmèrent mes voix intérieures. J’acquis toutefois une forte capacité de résistance à la douleur mentale, en la remplaçant par la douleur physique. Je pouvais sans sourciller m’arracher un ongle pour ‘penser à autre chose’. On remplaça rapidement mes couverts en métal par du plastique... Aucune importance, je continuais ma mutilation minutieuse en mordant mes chairs parfois jusqu’au sang. On m’attacha ce qu’ils appelèrent une camisole... Et alors ? Cela m’empêcha-t-il de cogner mon crâne inlassablement contre ce mur de béton ? Non, absolument pas. Puis, Il refit son apparition dans mon univers devenu si sombre... Lui, celui en qui j’avais mis toute ma confiance. J’en pleurais de joie, tentant de parler et surtout d’enrayer ces voix si bruyantes. Je rampais jusqu’à lui, posant ma tête sur sa chaussure, frottant mon visage contre sa cheville... Son brusque mouvement de recul me laissa interdite et durant une seconde qui me parut une éternité, son véritable ressenti, ses véritables pensées me concernant couvrirent toutes les autres... Je le répugnais, il me trouvait hideuse... Pire, il me haïssait du plus profond de son être ! Tout sombra, je m’enlisais, ma première crise d’apathie s’empara de mon corps, je fus engourdie et incapable de bouger lorsque le pied percuta ma tempe pour écarter mon abominable présence de cet Homme qui me rejetais sans autre forme de procès. Il me roua de coups, déversant toute sa rancoeur envers les Ases, nous étions des monstres, des aberrations inutiles et stupides. Sa haine, sa colère et tout son ressentiment m’atteignirent bien plus que ses poings. Et lorsque d’autres personnes se décidèrent à intervenir, j’avais le nez en sang, plusieurs côtes fracturées, le visage tuméfié... Et pourtant pas un cri, pas un mot...

    Plus rien, depuis ce jour, ne peut franchir le rempart de mes lèvres. C’est un mutisme désiré, voici ma réaction face à cette traîtrise qui me ronge encore aujourd’hui. Jamais plus, je n’accorderais ma confiance à quiconque. Jamais plus, je ne m’attacherais bêtement à ces foutus adultes... Ils ne sont que mensonges et hypocrisies.

    Six semaines plus tard, je fêtais mes quinze ans. Je me présentais devant un inconnu qui me donna une identité. Je m’appelais dorénavant Lenny Matthews...

    Faux ! Qu’ils me donnent le patronyme qu’ils souhaitent... Je connais la vérité, je sais qui je suis et tout leur faux semblant n’y changeront rien. Je n‘éprouve nulle colère, je suis résignée et surtout dûment préparée à ne plus jamais me laisser troubler par un sourire... Quel qu‘il soit !

    Fais ce que l’on attend de toi, sans plus rien attendre en retour,
    [Wotan, Sudri, de 2090 à 2096]

    Les six années suivantes ne furent que brumes et mémoires défaillantes. Je me souvins avoir été transportée hors d’un immense dôme. Nous avons survolé la jungle, moi et d’autres personnes semblant avoir le même âge que moi. Puis, je me retrouvais à nouveau enfermée. D’autres exercices, d’autres souffrances mentales, plus de médicaments qui furent efficace... Enfin !

    Je ne fus plus qu’un pantin sans volonté... Et alors ? Ce rôle-ci, je le connaissais par coeur. Je l’avais joué les neuf premières années de ma vie. Je m’enferrais dans mes silences obstinés, préférant jouer l’idiote décérébrée plutôt que leur laisser l’occasion d’entendre le son de ma voix. Mes capacités fascinaient et on testa encore et toujours mes réactions psychiques. On me plongea dans un sommeil artificiel durant près de deux années pour me garder sous contrôle... Cette période demeure réellement la seule bénédiction qu’ils purent m’octroyer... Qu’ils en soient remercier et puissent-ils s’étouffer avec leur propre langue, où se noyer dans leur fiel obséquieux. Car oui, j’expérimentais pour la toute première la haine et la rancune, tout cela ne fut que latent et je ne pus jamais l’exprimer pleinement. En aurais-je voulu de ces nouvelles émotions ? Non, je détestais cela. Je préférais ne rien ressentir, pour ne rien regretter. Et ce fut ce que je fis, et ce que je fais toujours.

    A l’aube de mes vingt et an, on me jugea apte et suffisamment docile pour m’accorder une indépendance toute relative. J’étais autonome bien avant qu’ils ne me le signifient... Quels fieffés imbéciles... Leur drogue n’arrivaient toujours pas à annihiler mes voix intérieures, comment pourraient-ils donc me contrôler totalement dans ce cas ? J’avais tout de même cessé mes mutilations, j’étais bien trop surveillée. Je quittais une fois encore un lieu presque inconnu pour débuter un emploi... Que me préparaient-ils donc ? Je le sus bien assez tôt...

    Surpasse toi ?
    [Nordri, 2096 à nos jours]

    Ma colère ne cesse d’enfler depuis que je suis ‘intégrée’ à leur politique de reconversion pour les gens de ma ’race’. Qui sont les véritables monstres ? Eux ? Moi ? Je fais ce que je sais faire le mieux : je ne suis qu’indifférence. Le studio où je suis logée me laisse de marbre, je m’y lave, j’y mange parfois et je passe mes nuits à y chasser mes démons intérieurs. Mes crises hallucinatoires ont débuté il y a plus d’un an. Elles me ravagent totalement et mon ‘emploi’ n’arrange rien.

    Je teste les effets de leurs maudis médicaments... Si seulement ils pouvaient me les administrer, cela me serait sans doute plus facile... Mais ceci n’est guère envisageable. Mjöllnir, mon ’Patron’ encourage ses employés à se ’dépasser’. Quelle ironie du sort pour moi de devoir lire la souffrance de tous ces cobayes que ce foutu laboratoire utilisent. Voici donc mon rôle : Mettre des mots, en les communiquant mentalement à un scientifique, sur les douleurs d’autrui. Si je pouvais un jour apprendre à rire, je crois que je ne pourrai plus jamais m’arrêter. Je dissèque des cervelles terrorisées, gangrenées par un puissant désir de fuir, alors que je n’aimerais qu’une seule petite chose... Être enchaînée à leur place. Je cache mes envies car je ne souhaite définitivement pas mourir ; je dérobe mon visage à la vue des autres pour que personne ne puisse y lire ma volonté farouche de ne rien attendre d’eux ; je me drogue depuis peu, en plus de la leur, pour ne jamais succomber au sommeil ; je m’empêtre dans ma paranoïa en m’effondrant tout de même de fatigue quatre heures par nuit ; je survis et cela ne m’effleure pas l’esprit de vouloir changer de vie... Pour quoi faire, n’est-ce pas ?



L I E N S

    ► Swan Black. Description du lien.
    ► Red Beida. Description du lien.
    ► Syrus Richie. Description du lien.
    ► Diamondback. Description du lien.


    Précisions ou informations complémentaires sur votre personnage : /



L ' A F T E R


    Nom de l‘avatar : Jessica Stam

    Comment avez-vous connu Walhalla : *Hum*

    Présence sur le forum : Le plus possible ^^'

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Jalandra Gair

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