Walhalla
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« We live like caged beasts waiting for the day to let the rage free. »
 
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 Parce qu'il faut bien commencer quelque part !

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Parce qu'il faut bien commencer quelque part ! Vide
MessageSujet: Parce qu'il faut bien commencer quelque part !   Parce qu'il faut bien commencer quelque part ! EmptyDim 10 Fév 2013 - 17:27

Du jour au lendemain. Sans me donner d’explications. Enfin, pas plus que quelques phrases bien senties. C’est de cette manière que Saul m’a annoncé que, jusqu’à nouvel ordre, je ne me battrais plus dans les arènes de rue. J’en avais fini avec les combats clandestins, pour quelques temps. Pourquoi ? C’est précisément à cette question-là que s’arrêtaient les instructions de mon bienfaiteur. Pile à cette question. Je n’avais pas insisté, comme toujours : il savait ce qui était bien pour moi, alors insister … Je ne me le permettais jamais. Mon expérience n’était rien à côté de la sienne. Ni ma conscience des évènements. En le sachant pertinemment, je ne pouvais que lui faire pleinement confiance, et la boucler.

Ca me laissait un goût d’amertume. Je n’aimais pas qu’on m’annonce ça aussi abruptement. Et j’aimais encore moins qu’on me prive de mon défouloir le plus efficace, et le plus rentable pour Saul. Je ne me sentais jamais plus vivante, ces derniers temps, qu’une fois jetée dans la gueule du fauve, à devoir penser uniquement à la manière de survivre. A la manière de vaincre le mec que les jeux d’argent poussaient juste devant ma trogne. Pas trop devant. Pas trop près. C’était là ma tactique, ma plus grande force : je ne les laisse pas approcher. Jamais. Je transforme une zone d’affrontement réputée pour exiger de la violence et du sang en duel stratégique : tu m’attrapes au corps à corps, ou tu ne m’attrapes pas et tu te fais cogner sans m’approcher. Moi je m’en moque, je propulse mes coups à distance. Je suis une bagarreuse, ouais. Mais je ne suis pas téméraire. Même pas courageuse, ou quoi que ce soit dans ce goût-là. Les combats casse-gueule, ce n’est pas ma tasse de thé. Ce qui importe ? Gagner, survivre, empocher. Pas pour moi, l’argent. Par contre, garder mon sang-froid, trouver la faille. Ou trouver le manque de failles. Tendre mon esprit uniquement vers ces buts, afin de ne plus penser à rien. M’oublier.

Bordel, non, ça ne me plaisait vraiment pas. Mais ce matin, il faut que je sois souriante. Que j’ai à peu près bonne tenue. A peu près, je n’exagère jamais plus que nécessaire. Parce que ça me gonfle, de jouer les hypocrites. De faire genre que je suis une bonne fille, que ça me fait plaisir de leur apporter leur café du matin, aux croulants qui viennent bavasser sur la terrasse du club. Ils viennent boire un coup, pour attendre le proprio, et discuter de trucs plus sordides. J’men balance, personnellement. Ils trafiquent ce qu’ils veulent du moment qu’ils me touchent pas.
Mais je m’énerve quand même. Dans ma tenue qui ne tient pas chaud. Alors qu’il caille, qu’il y a du vent. Le genre de vent qui souffle sur la rosée, sur la petite fraicheur de l’aube. Tu sais, celui que, quand tu ne sais pas qu’il est là, te fait croire qu’il ne fait pas si mauvais. Et lorsqu’il souffle, te fait comprendre que c’est un putain de traitre, qui t’envoie des spasmes glaciaux dans tout l’organisme. Ouais, il fait froid, je ne suis pas contente, mais j’te balance des sourires histoire de bien vendre. En plus, ce matin, y’a personne d’autre que moi sur place. Normal, pourquoi déplacer du monde, quand la serveuse bosse gratuitement ? Y’a que trois clochards un peu paumés, et un ou deux zonards qui ne savent pas quoi foutre d’autres. Qui viennent se taper la tchatche où ils peuvent, en attendant … en attendant quoi au juste ? Que le soleil se pointe ? Manque de bol pour eux, ce n’était pas la journée pour avoir cet espoir.


** Qu’est-ce qu’il trafique avec son nez, celui-là, là-bas ? Merde, mais il est dégueulasse. Et il va boire son café avec des doigts aussi crades ? C’est pour moi la vaisselle après, crétin. Si je ne me retenais pas je lui referais la tête en triangle à ce porc. Y’a vraiment des putains qui acceptent de se taper des mecs comme ça ? Pauvres trainées. **

Si je ne me retenais pas, hein ? C’était surtout qu’on me l’avait interdit. Il avait de la chance, vraiment. Parce qu’il avait une sale tête, certes, pas très engageante. Mais des loubards de ce genre, j’en avais déjà maté des plus coriaces. Quelques-uns. A moins que, attends … Il y avait peut-être moyen que je m’amuse un peu avec ses nerfs, sans pour autant qu’il me repère. Je rentre à l’intérieur, histoire de m’éloigner pour dissiper les soupçons sur ma personne. Tant que j’le vois, à travers la vitre, tout va bien. Le plus adroitement possible, je fais l’action de prendre une tasse et de lui en verse le contenu en pleine figure. Du café brûlant, il devrait aimer ça … Avec le poltergeist, même si je ne fais pas ça avec sa tasse à lui, c’est tout comme, et il ne peut pas savoir que c’est moi.
C’est hilarant, honnêtement, de le voir comme ça, avec son café qui lui dégouline partout sur la tronche. Il est chaud ton café, hein ?


** Bien fait, l’tordu ! **

J’échafaudais des plans divers et variés, avant de sentir une main sur mon épaule. Saul. Quoi, il avait deviné ce que je venais de faire ? En fait il l’avait probablement vu et venait me le reprocher. Merde, si c’était un gros client, j’allais me faire sérieusement engueuler. Mais … Non, il s’en fichait pas mal. Du doigt, sans rien dire, il me pointe un type qui attend, assit à une table. Il me regarde fixement. Je me demande s’il veut que je le cogne, mais d’instinct, je me dis que ça ne doit pas être ça. L’intuition féminine, qui me le souffle au creux de l’oreille. Juste l’intuition féminine, rien de plus.

« Merci de t’être assurée qu’ils patientent. Tu peux aller te balader jusqu’à ce midi, fais comme tu veux. Je vais te donner quelques wyrds pour que tu t’occupes. »

« Comme tu veux. »

D’habitude, je profite de tout ça pour me trouver un vieux terrain vague où m’exercer, mais à quoi ça sert, si je ne peux plus me castagner ? A rien, ouais. Vraiment à rien. Enfin, ce n’est pas très grave : au moins ça me tiendra occupée, et ça me calmera. Ces derniers temps, je suis assez nerveuse. Un peu trop, même.
J’me resape histoire d’être plus à l’aise. Jean, sweat. Ca me convient mieux. Pendant que Saul va caser chaque client avec une fille pour le prochain soir, je n’ai pas besoin d’être là, il me l’a déjà dit pas mal de fois. Normal : si je restais, ce serait mauvais pour le marketing. Je ne suis pas vraiment féministe, comme nana, mais ce n’est pas comme si j’entendais que les hommes parlent comme ils le font, au Wild Thing. Des fois, ça me parait trop indécent. Trop arrogant, aussi. Quand c’est comme ça, j’ai le poing qui me démange. Comme dit Saul, mes petits poings ne sont pas bons pour ses affaires.

Pas grave, j’me sauve. J’ouvre la porte, je me casse, et j’vais me trouver de quoi me défouler, me calmer. Où ça ? Comment ? Des détails. De simples détails, on verra sur le chemin. C’est ce que je me dis tout le temps.
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Cypher Angelo

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MessageSujet: Re: Parce qu'il faut bien commencer quelque part !   Parce qu'il faut bien commencer quelque part ! EmptyDim 10 Fév 2013 - 22:38

Le retour n’avait pas été si difficile que ça. La routine avait presque repris le dessus. Nordri restera Nordri. Même l’Ordre d’Exception 99 n’a pas eu l’air de troubler outre mesure le fonctionnement de la perle de la Justice. Les enculés. Ils finiraient presque par me laisser me reposer sur mes lauriers. Les contrats, les emmerdes, la routine, les extractions, va savoir. Après l’espèce de chaos façon aperçu de la fin du monde, le calme de la jungle urbaine me laisserait presque un goût d’emplâtre visqueux. Alors pour le coup, fallait que j’me rencarde, que j’combatte cette baisse d’adrénaline qui suit les engagements dangereux, que j’mette de côté le sentiment de découragement. Bientôt, faudra que j’aille réclamer mon solde aux Black Mambas. Mais va falloir savoir dans quelles conditions le faire, j’peux décemment pas m’pointer dans leur QG la bouche en cœur et l’flingue en pogne. Ca manquerait un peu de délicatesse. Surtout que j’sais pas s’ils vont m’accueillir avec du plomb ou des Wyrds. Et ça, ça m’emmerde.

Parce qu’il faut naviguer dans l’flou, à l’œil, à l’aveugle, sans instrument, dans une purée de pois indicible.

Ca, ça me les casse.

Va falloir partir à la pêche aux infos, à l’ancienne. Traîner dans les rades miteux dont ce gang avait l’habitude. Me rencarder discrètement pour savoir qui est revenu et où ils en sont. Le Hel Bar, le Wild Thing, tous les coins où on avait l’habitude de les trouver, il semble qu’ils aient disparu. Les couleuvres sont rentrées dans leur trou. Ceci dit, y a un truc au Wild Thing qui m’a mis la puce à l’oreille. Des bruits qui couraient, des mecs qu’étaient là à certains moments bien précis, qu’on a perdu de vue après le « malheureux » accident de Gabriel Claw, qui reviennent traîner dans l’coin, qui reviennent dire deux-trois mots sympas à Saul et qui repartent comme si de rien n’était.

Or, ces mecs puent la charogne.

Ils sentent la mort, le fric et le sang. Et ça fait pas bon ménage. Autant la mort de Gabriel avait mis un coup d’arrêt à tous les combats, autant là … on dirait qu’il y a quelque chose en préparation. J’ai l’instinct qui m’dit qu’on va être repartis pour un tour. Y avait trop de fric en jeu, trop de magouilles et de jeux de pouvoir pour que ce soit laissé en plan. Dans le Wild Thing, la vie n’est pas tout à fait revenue à la normale. La déco est toujours à chier et Saul veille toujours au grain. La nuit passe et traîne son lot de loosers et de caves débiles. Les bières et les whiskys s’empilent sur le zinc et les tables. Y a beaucoup de têtes que j’connais même pas de vue. Y a beaucoup de mecs bâtis comme des chambres froides. Quand j’vois l’avant-bras d’un cave, j’me dis que j’veux surtout pas me manger sa droite. Ca m’laisserait un douloureux souvenir. Putain, j’imaginais pas que la faune locale s’était teintée d’autant de prédateurs. Et au milieu de tout ça, j’repère le manège d’une employée du coin. Là où la plupart exhibent leurs appâts pour la promesse d’une heure ou d’une nuit, elle agit en fauve. Elle passe, s’esquive, bouge. Y a un truc dans sa démarche qui m’laisse pas indifférent. J’connais ce genre de mouvements de hanches. Ouais, elle a déjà boxé. Et vu sa gueule, elle fait pas dans l’enfant de chœur. J’paye ma conso et j’me casse, j’en ai assez vu pour ce soir.

Deux jours après, alors que j’suis en plein dans une putain de nuit de merde passée à traquer encore un connard qu’a fait chier le mauvais enfoiré, j’ai une info qui m’tombe sur le coin de la gueule façon cadeua de Noël : combat undeground type freefight. Des mises à 1 500. Histoire de relancer le bouzin. Putain, ça sent le Mamba à plein nez. Cette soirée, ça va être une bonne occasion d’approcher les arcanes. L’problème, c’est que j’peux pas venir comme combattant, ça ferait légèrement trop visible et vulnérable. L’idéal, ce serait de trouver un poulain pas trop dégueu à envoyer dans la fosse histoire de faire une petite sensation. Et j’crois qu’avec la serveuse de l’autre fois, y a un créneau à prendre.

Juste qu’il faut que j’vois Saul. C’est pas un secret qu’il a à cœur de protéger ses serveuses. Mais bon, il m’a déjà vu comme
pit fighter, il sait que j’l’entuberai pas. Donc, j’décide d’aller là-bas au moment l’plus opportun : un matin, au déjeuner. Tranquille.

Y a que quelques caves qui zonent d ans l’coin. Ca contraste avec l’ambiance des dernières nuits. Dans les ruelles sordides qui mènent au Wild, j’me repasse le plan dans la tête. J’remonte le col du blouson et j’fends les quelques groupes de badauds. J’serre les poings et j’rentre le menton. De toute manière, j’suis pas vraiment là pour faire des politesses.

Au détour de la ruelle du Wild, j’sens un impact contre moi. J’accuse le coup, recule la jambe droite, prêt à cartonner. L’impact vient d’en-dessous, et ça pour une coïncidence.


« Gaffe où tu mets les pieds, gamine. »

Elle me balance un de ces regards assassins. Du genre qui te ferait fondre du béton. J’dois avouer qu’on m’aurait pas fait si souvent le coup de la « bad attitude », j’serais foutu d’être même vachement impressionné. Elle respire la rage brute, la haine. On peut titiller un peu, voir si ça porte.

« Jolie frimousse, chaton. Gaffe à pas m’regarder trop fort, j’vais finir par croire que t’as des griffes. »

J’dis ça avec l’espèce d’éternel demi-sourire qui salope ma gueule et pas mal de relations humaines. J’fais mine d’avancer pour la percuter, lui filer un coup d’épaule, la provoquer peut-être ? Passer mon chemin sans doute.

Mais dans ma poche mon poing est déjà serré. Sous le cuir, j’ai l’avant-bras bandé à m’en faire claquer les veines. J’sais que j’prends un putain d’risque. Si c’est une clandestine qui arpente les rues et qu’a la force d’un tricératops, j’vais sentir passer la châtaigne qu’elle va m’décocher. J’peux juste m’en remettre à mon instinct et à c’t’espèce d’impression qu’elle m’avait filé. Elle a la rage, mais c’est pas une tueuse.

Enfin, pas encore. En général, les gens qui me côtoient finissent par le devenir ou par crever dans l’caniveau la gueule ouverte. Faudra quand même que j’pense un de ces quatre à étoffer un peu mon répertoire des interactions avec le reste de l’humanité. Y paraît que ça m’aiderait. A quoi, j’sais pas, mais ça m’aiderait sûrement.

'tout cas, ça m'ferait mal de m'engager dans un combat à mort pour une bousculade dans la rue. Mais bon, on a déjà vu plus conne comme mort. Reste à savoir si j'suis prêt à lui abîmer sa gueule ou pas.

C'tes questions connes qui m'traversent la caboche parfois ...
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MessageSujet: Re: Parce qu'il faut bien commencer quelque part !   Parce qu'il faut bien commencer quelque part ! EmptyDim 10 Fév 2013 - 23:24

Je ne fais pas plus de dix pas que je rentre accidentellement dans un type. Rien de bien grave, je lui marmonne une excuse, du genre agacée. Il ne pouvait pas se pousser ce gros lard, sérieusement ? Je regimbe légèrement quand je vois le bestiau, et j’me retiens de l’écarter violemment du chemin. S’il avait blairé un peu moins l’animal, la violence à l’état brut, je l’aurais écarté du bras. Ce n’est pas conseillé. Je ne suis pas peureuse, il faut bien le dire. Mais bon, je ne suis pas conne non plus. En tous cas, il a une sale tête. Le genre bien marquée, au moins trente-cinq ans, il en fait plutôt la quarantaine. Mais ce qui me scotche, quelques secondes, c’est l’impression de force qu’il dégage. Un corps à toute épreuve, c’est ce que je me dis en l’étudiant rapidement. Grand, large, musclé comme pas possible. Ce genre de mec, s’il me met une beigne, je titube sévère. J’ai l’habitude de me prendre des coups, ça s’apprend, mais je sens bien que ceux de ce type, je ne les aimerais pas. D’ailleurs, je ne compte pas vérifier si, oui ou non, je peux m’en manger beaucoup. Enfin, c’est ce que je me dis au début, avant qu’il se mette à baver.
Gamine ? Mais je vais lui maraver la façade. Enfin, c’est ce que je me dis. Mais je me rends compte qu’il y a un truc qui cloche. Je peux pas lui mettre mon poing en plein milieu du visage comme si de rien n’était.

Ce qui m’épate, et finit de m’agacer au plus haut point, c’est l’attitude que le regard noir que je lui jette lui fait prendre. Sourire narquois, le genre que je ressens vraiment moqueur. Il me sous-estime, l’enfoiré. Ca a toujours été un avantage pour moi. Mais ce n’est pas pour ça que j’apprécie particulièrement.
Je me contiens, pour le moment. Il faut bien. J’ai toujours pas renoncé à l’idée qu’essayer de lui casser le nez n’était pas la meilleure chose à faire. Bien sûr, j’éprouve une envie terrible de le faire, là n’est pas la question. Mais si près du Wild Thing, de Saul, tout ça. Ce n’est vraiment pas une bonne idée.


« Pas de problème, gueule d’ange, je cherche pas les ennuis. »

Alors je lui sors un de mes sourires tout fait. Malheureusement, même si je fais beaucoup d’efforts, il faut bien le dire, je n’arrive pas à m’empêcher d’avoir la haine qui me prend les tripes, surtout lorsqu’il en rajoute en me provoquant. Le voilà qui m’appelle chaton maintenant, et qui y va même pour me filer un coup d’épaule. Pas grave, je me faufile sur le côté, je passe mon chemin, l’air de rien.

Prudence, prudence … Je t’en foutrais de la prudence. Comme si j’allais me défiler parce qu’un type un peu baraqué a décidé de me chercher des poux. Tu me cherches, tu me trouves, j’ai pas vraiment peur de me faire cogner. Mais je ne suis pas honnête. Les coups en traitre, si ça me permet d’avoir l’ascendant, je prends, j’en ai absolument rien à foutre que qui que ce soit ait pu décider qu’un ne se battait que dans les règles de l’art. Ca fait bien longtemps que j’ai renoncé à ce genre de trucs pour bourriques utopistes.
Je n’allais quand même pas me mettre à cogner un type deux fois plus carré et haut que moi avec mes poings. Abuser, c’est mal. Ce n’est pas parce que l’on n’a pas peur d’être cognée qu’on a envie de se faire déboiter la mâchoire sur un simple caprice.

Mais maintenant que je lui ai dit que je ne cherchais pas les ennuis, je ne peux quand même pas faire demi-tour : si je ne fais rien, je vais passer pour une larve. Vous me direz, on s’en fiche, il n’y a pas de témoins ? J’ai beau avoir une tête d’adolescente, et quelques souvenirs évaporés, j’ai quand même eu le temps d’accumuler un peu d’orgueil. Tu sais, le truc qui te murmure à l’oreille de ne pas te laisser marcher sur les pieds par n’importe qui. Et même, par personne en fait. Même pas un colosse d’un mètre quatre-vingt-dix qu’a l’air d’avoir écumé les champs de bataille et dézingué des régiments de gorilles, de fauves, enfin, de tout ce à quoi vous pouvez comparer un être humain anormalement constitué, qu’on jette sur d’autres pour leur fracasser la trogne. J’le flaire, ce n’est pas un type ordinaire. Je sais que je me répète un peu, mais plus ça se précise dans ma pensée, plus je me dis que je m’apprête à faire une énorme connerie.


** Le cercle d’attention. Ou zone de sensibilité. C’est l’espace autour d’une personne dans lequel l’individu en question a pleinement conscience de tout ce qui se passe et ressent parfaitement chaque bruissement d’air. En moyenne, il est d’environ un mètre sur le côté pour quelqu’un qui ne l’a pas du tout développé. Deux mètres devant soi. Un demi-mètre derrière. Chez quelqu’un de particulièrement entrainé, l’espace considéré comme avant est doublé, l’espace sur les côtés mange un peu celui qu’on appelle l’arrière, et l’espace arrière est réduit à un minuscule angle mort. De plus, les mesures de la zone peuvent aller jusqu’à être doublées. Je suis encore de dos à ce gaillard, durant quelques secondes, même s’il décide de se retourner. Voyons voir, en considérant qu’il est de dos, mais en supposant qu’il peut être bien entrainé, je devrais considérer qu’il est de côté, une zone intermédiaire et pas pleinement réduite. Je la double. On arrive à environ deux mètres. **

Je fais quelques pas, pressés, hâtifs, comme si j’avais juste envie de me tirer sans chercher de problèmes avec un type plus costaud que moi. Mais bien sûr ! Qui c’est qui va aller croire ça ! Ca a l’air de le surprendre un peu, c’est vrai que j’avais l’air plus hargneuse y’a quelques secondes, c’est sans doute pour ça que j’ai réussi à me précipiter après son petit numéro d’intimidation.
Je glisse mes yeux par-dessus mon épaule. Il faut que je l’ai en ligne de mire. Il va s’en rendre compte, c’est ce que je sens. Merde, je ne me suis pas assez éloignée … Mais même en tendant la jambe au maximum, je ne l’attrape pas si je veux le frapper. Et lui non plus, il ne m’attrape pas, si j’évalue correctement sa portée. Même avec un poignard. Conclusion : y’a pas moyen qu’on se mette sur la tronche, pas vrai ? On est tous les deux hors du cercle d’attention l’un de l’autre, pas de soucis, pas moyen de se sentir menacé. Il va interpréter ça comme une envie de ma part de prendre de la distance.

Mais alors, ce coup d’œil ? Comme je dis, il faut que je l’ai en ligne de mire. Impérativement. Je suis toujours dos à lui, à mi-distance. D’un geste négligeant, je frappe un réverbère, à ma droite. Je ne l’ai pas quitté des yeux. Du coin des yeux. Je ne peux pas, sinon mon astuce ne fonctionne pas. Je déplace l’effet de mon coup de pied. Bah, disons que ça frappe quand même le poteau d’acier. Mais je le déplace derrière le type, juste derrière, histoire que le coup le frappe au niveau du pli du genou gauche. Je sais qu’ici, ça fait mal, même si tu es musclé, même si tu as l’habitude de te faire frapper. Et au pire, tu titubes juste assez pour que je vois comment tu réagis.


** Ca fait pas du bien, hein ? Tu vas voir que j’en ai des griffes ! Tocard ! Humpf. Merde, j’ai encore réagit trop vite ! Je suis trop conne ! On avait dit pas d’embrouilles ! Mais c’est pas ma faute, aussi, il me provoque cette andouille. Zen, Olga, zen. Comment il peut savoir que c’est toi, ce type ? Y’a pas moyen, j’ai juste frappé un réverbère, rien d’autre. Et lui, il a perdu l’équilibre. Ouais, c’est ça. Il va y croire. **

Au moins, avec mon petit coup de pute j’ai … quoi ? Une demi-seconde d’avance ? Ca sera juste suffisant pour tenter de reprendre de la distance s’il pige trop vite. Si je coure, il court, logique. S’il court, j’ai juste à lui faucher les jambes pour conserver mon avance, et mon avantage. Je crois. Y’a juste un truc qui me chiffonne : c’est qui au fait ?
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MessageSujet: Re: Parce qu'il faut bien commencer quelque part !   Parce qu'il faut bien commencer quelque part ! EmptyLun 11 Fév 2013 - 21:30

«Pas de problème, gueule d’ange, je cherche pas les ennuis. »

Bizarre. J’aurais juré qu’elle aurait réagi d’une autre manière. Plus incisive. Là, j’ai un espèce de minou mal embouché qui s’écrase dès que t’as un cave un peu baraque qui vient l’emmerder. Elle se coule même sur le côté pour me laisser tranquillement le passage. Bien élevée la gosse. Bon, j’dois avouer que j’joue un peu ce rôle que j’déteste. L’espèce de brute décérébrée juste bonne à aligner les châtaignes et à rouler des pectoraux. Mais là, j’peux pas m’permettre de débarquer tranquille et de l’inviter boire un verre. Si j’veux briser la glace, faut aller la chercher sur son terrain, faut confrontation.

Mais apparemment, là, y aura pas. Elle semble s’éloigner assez rapidement à en juger par ses pas qui s’éloignent. J’relâche pas la vigilance, j’marche toujours à pas millimétrés. Un mètre. Deux mètres. Ok, ça commence à être bon. Sauf si c’est une Ase qui cache particulièrement bien son jeu et qu’attend d’être hors de portée pour me griller la cervelle ou me transformer en méchoui. Va savoir.

Mais non, elle me réserve une surprise beaucoup plus vicieuse la salope. Alors même que j’me croyais sorti de toute zone de danger, j’me prends une de ces tannes dans l’arrière du genou. Pas spécialement violente, mais suffisamment pour faire plier. J’accuse le coup tranquille et j’roule sur l’épaule pour m’retrouver plus loin. Si jamais elle a d’autres excentricités du genre, autant que j’ai l’temps de les voir venir. Bon, j’me redresse, j’me retourne. Et on s’regarde en chiens d’faïence. Qu’est-ce qui m’a frappé ? Y a rien au sol, rien dans sa main et elle est trop loin pour avoir été à portée. Surtout que curieusement, j’ai rien senti de physique. ‘fin, à part le choc mais il était tellement … aseptisé, froid, que ça s’apparentait plus à un coup de clef anglaise qu’un coup de pied.


« T’as les griffes émoussées, chaton. »

Ok. J’l’avais pas vue venir celle-là.

Même que ça m’embête un peu.

Un tantinet, j’dois dire.

Ok, j’suis en rogne.


Même sur le moment, elle avait l’air pas tellement sûre de ce qu’elle devait faire. Si elle doit me rentrer dedans ou s’barrer à toutes jambes. J’vais pas lui laisser l’temps de réagir. J’lui fonce dessus.
Elle fait un geste et j’sens un choc mais ça suffira pas à arrêter mon élan. J’absorbe le coup, dévie légèrement. J’suis parti pour feinter à gauche… donc je pars à droite et j’te l’emplafonne de plein fouet. J’sais pas si elle a tenté quoi que ce soit. J’ressens quelques picotements. Mais quand j’ai c’te putain de bête au creux de l’estomac qui m’ravage les boyaux, j’suis seulement à c’que j’fais. A l’écoute de mon corps et de sa soif de sang, à sentir cette mécanique des articulations, à chercher l’angle exact avec lequel l’impulsion aura la meilleure efficacité. J’suis en guerre. C’est comme un putain de train de marchandises sans conducteur lancé à toute vapeur. Une saloperie de missile sol-sol qui s’arrêtera que lorsqu’il sera complètement détruit. A deux pas d’elle, j’décale sur la gauche pour armer du droit. A un pas, mouvement inverse. Et c’est finalement un uppercut du gauche dans le plexus qu’elle s’prend.

J’sens son corps se soulever à l’impact. J’m’arrête brutalement dans l’élan, histoire de la laisser profiter d’un peu d’apesanteur.


« Eh connard. Lâche la p’tite. Elle est à nous. »

C’est curieux.

Etrange même.

J’ai pas souvenir d’avoir invité d’autres marioles pour notre petite sauterie. Et là, en m’retournant. J’vois trois branques de la pire espèce m’toiser avec un espèce de regard mauvais. Y en a même un qu’a l’air vachement balèze. Dans les 130 kgs à poil à vue de nez. L’genre de mec qu’a abusé d’la bouffe bon marché et qui pense que son poids va lui filer un avantage.


« Bouge pas, chaton, j’en ai pour une minute. »

J’fais l’pari risqué de lui tourner l’dos. Pour l’moment, y a plus urgent à traiter. Elle va sans doute vouloir se venger et m’faire un coup d’pute au mauvais moment mais c’est du détail : rien ni personne ne peut m’traiter de connard sans en payer les pots cassés. Et j’vais leur mettre les barres sur les « T » et les poings dans la gueule.

« Vu votre dégaine et vu la gueule de la jeune femme, j’doute qu’elle ait envie de fricoter avec des bonzes crasseux dans votre genre. Maintenant … »

J’m’approche du mec au centre du groupe. L’chef de cette meute d’enculés. On doit faire à peu près la même taille et c’qu’est sûr, c’est qu’autant j’ai une gueule d’ange, autant lui pourrait entrer dans une galerie d’art moderne tellement sa mère l’a salopé à la naissance. On s’plante les yeux l’un dans l’autre. Lui a l’air de trouver l’truc vachement marrant. Sauf que j’rigole pas. La gosse m’a déjà foutu les couilles à l’envers. Lui, il est carrément en train de gagner son aller-simple pour le Ragnarök.

« Qui c’est que t’a appelé connard, dis-moi ? »

Et le voilà qui s’met à s’marrer et à balancer des vannes à ses potes. Puis, apparemment, on passe aux choses sérieuses. L’voilà qui s’remet à m’insulter et qui semble vouloir gueuler au monde les détails les plus croustillants de la vie sexuelle de ma maman. J’le laisse mariner, s’énerver, vilipender, gueuler, faire de grands gestes. M’menacer même.

Ok. Maintenant.

J’lui carre mon plus beau overcross du droit sur la tempe suivi d’un amour de petit uppercut du gauche à la mâchoire. Bordel, sa tête fait un putain d’ascenseur haut-bas et ses jambes semblent complètement coupées. L’voilà qui finit même par s’asseoir. Sans doute un besoin soudain de réfléchir sur les méandres infinis de l’existence et les raisons métaphysiques de la présence de tant de violence en ce bas-monde.


« La prochaine fois, menace pas : tape. »

Si ma vitesse de frappe a séché ses potes, les v’là qui se sont rappelés qu’ils ont des jambes et p’têt même une paire de couilles. Le gros m’fonce dessus et entreprends la périlleuse tâche de me soulever de terre. J’le laisse me porter et m’saisir à la taille. Vas-y, mon gros, si t’as envie de te fatiguer. Toi d’abord !

En un éclair de lucidité dans c’te monde de merde, j’me demande ce que fait la gosse. Si elle est partie ou si elle a choisi de rester à la fête. Au pire, j’sais où elle crèche et j’pourrai trouver Saul.

Putain, une bonne baston. Ça m’avait presque manqué. Dire que j’me plaignais du calme de Nordri.
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Parce qu'il faut bien commencer quelque part ! Vide
MessageSujet: Re: Parce qu'il faut bien commencer quelque part !   Parce qu'il faut bien commencer quelque part ! EmptyLun 11 Fév 2013 - 23:06

Je vole. Un beau vol plané, très théâtral. Le genre bon pour figurer dans un bon film d’action, et qui te fait un mal de chien quand tu t’écrases comme une merde sur le trottoir. La vieille école, le genre pas très technique mais efficace, qu’il m’a fait le tocard. Il ne rigole pas, finalement, celui-là. Mais genre, vraiment pas du tout. Et encore, je crois bien qu’il n’a pas cherché à me faire la peau. Heureusement pour ma gueule, il faut bien le dire.

Je n’ai pas tout calculé comme il le fallait, il faut croire. Une petite roulade pour amortir le coup dans le creux du genou, et il en était à me foncer dessus. La vitesse d’un fauve, la carrure d’un bovin. Une charge, quoi. Le truc, c’est que même si je m’y attendais, il y a un truc que je n’avais pas vraiment anticipé : ce type, il n’y a pas la moindre trace d’hésitation dans la course qui m’a percutée, et bien abimée. J’ai juste eu le réflexe de positionner mon coude, avec un mouvement brusque. Et j’ai déplacé le mouvement vers son abdomen, histoire de le stopper en plein élan. Pas moyen, bordel, impossible à arrêter le bolide. C’est qui ce type ? En tous cas, j’ai bien morflé.
Le coup m’a coupé le souffle, genre brusquement. Violemment. Quand j’ai fini de voler, je suis mal retombée. Enfin, au moins, je suis retombée. Sur le trottoir, genre une surface plate. Avec deux ou trois dénivelés j’aurais pu me faire très mal. Ce n’est pas le cas. Tant mieux, tiens. J’suis bien sonnée, mais j’ai encore à peu près la faculté de réfléchir. Je crois. Mais merde, qui c’est ce mec ? Il m’a foncé dessus tout droit, sans hésiter le moins du monde, pas la moindre retenue. Moi j’ai eu un doute, pas lui. Du coup, j’suis au sol, pas lui, c’est logique, c’est comme ça que ça doit être.

Emoussées, mes griffes qu’il a dit. Je crois bien qu’il a raison. Salopard. Je déteste les mecs comme ça. Il est balèze, il me sèche, et en plus il a raison. Ce que ça m’emmerde. Mais à un point …

Bizarre, quand même. Un bolide pareille, tas de muscles, machine à tuer. Je le sens. En même temps, après sa petite démonstration, ça ne laisse pas trop de place aux quiproquos. Il n’y a que les vrais professionnels pour agir aussi sèchement, avec autant de justesse et de violence. Dans l’arène, j’en ai croisé pas mal. En pleine rue, quand tu ne sais pas ce qu’il se passe autour de toi, que tu n’as pas que ta petite baston à prendre en compte … Ca se raréfie. Moi aussi, quand tu me sors de l’arène, je suis en proie au doute. Je me dégoute toute seule, à avoir été aussi cruche, et qu’il m’ait flanqué un coup pareil. Déjà, parce que ça fait mal. Ensuite, parce que ça m’a ramolli le cerveau bien une demi-minute, lui laissant trois fois le temps d’me rouer de coups s’il l’avait voulu.
Et pour finir, le souci est là : il n’a pas voulu. S’il avait voulu tirer un coup, il m’aurait invité à boire un verre. S’il avait juste voulu me cartonner et me défoncer le portrait, il venait de s’attraper l’occasion de le faire. Ou alors, malgré lui, mon attaque le fait chanceler plus que ce que je crois ? Je ne suis pas assez costaude pour lui avoir déboitée le genou, ni assez précise pour lui avoir froissé un muscle. Un coup de bol ? Possible. Ou alors il a un but qui m’échappe complètement, le bestiau. Ca doit être ça.

En fait, je suis même sûre que c’est ça. Alors que je me relève comme je peux, y’a trois types qui débarquent. Ils s’engueulent avec gueule d’ange. Ca roule des épaules. Ca joue des mécaniques. Ils se pavanent, les coqs. C’est ça, des mecs dans toute leur splendeur. Faut s’intimider, avant de se foutre sur la tronche. Mais ça ne va pas tarder à cartonner. Pendant qu’ils commencent à se battre, je mate vite fait ce qu’il se passe. Alors trois pauvres merdes qui m’ont prise pour un morceau de jambon, et qui ont visiblement très envie que je parte avec eux. Non, attend, c’est même mieux que ça : ils ont décidés que j’allais m’amuser avec eux. Décidé, vraiment. Genre, ils vont m’y obliger ? Genre, ils veulent me donner un ordre ? Ca ne va pas le faire. Mais vraiment pas. Je me souviens que Saul a dit que je devais limiter le grabuge, aussi près du Wild Thing. Je le comprends. Ca grouille de gens malfamés, un peu partout dans la Ville-basse. Se faire remarquer, ce n’est jamais bon. Sauf quand il s’agit de ses affaires, son petit commerce. Son business, comme il dit. Les filles de joie. Entretenir la clientèle. Attend … Si je les cogne, ce n’est pas mauvais pour ses affaires, pas vrai ? Après tout, ça semble être le genre de types qui se sert directement dans la rue, auprès de celles qui n’ont rien demandées. Ils ne risquent pas de mettre les panards dans le club, portrait refait, ou portrait intact.
C’est ça, permis de bastonner. C’est ça qui est bon.

Mais je n’ai pas le temps de réagir. Le baraqué m’a tourné le dos. Il prend un risque, celui-là, mais d’un côté, ça me plait bien. On s’occupe du menu fretin qui s’incruste, et ensuite de la petite casse-pieds ? T’as bien raison, gardes moi pour le dessert enfoiré. Quand les trois gros lards qui se sont incrustés auront la tête enfoncés dans le bitume, je me chargerais de toi ! Je me dis ça, mais en même temps, je me répète en le disant, je ne suis pas conne. Une fois les trois autres défoncés, cette fois, je ne cherche vraiment plus la merde. Les combats clandestins, ça n’a pas fait que m’apprendre à me défouler, mais aussi à voir qui je peux dérouiller, et qui peut me dérouiller. Celui-là, ce n’est pas la bonne option.
Comme pour m’approuver, il envoie deux coups puissants au chef de la petite troupe de bras cassés. Ouais, ça me conforte dans mon idée. S’il avait voulu me tuer, je serais déjà six pieds sous terre. Il y a un truc pas net là-dessous. En attendant, ce n’est pas le dinosaure à la gueule d’ange qui m’insupporte le plus dans le coin.

Tout ça semble confus. Un peu trop à mon goût, on va remettre un peu d’ordre comme on dit, dans les règles de l’art. J’ai un peu de chance dans ce marasme : il n’y a strictement personne qui fait attention à moi.
L’air de rien, je donne un violent coup de pied de bas en haut, dans le vide. T’y crois, que je brasse de l’air ? Je ne sais pas si tu vois, dans les trois gros lards, y’en a un qui fait la triple portion de graisse par rapport aux autres. Vraiment le bon mastoc, qu’a une couche de gras suffisante pour faire ricocher une balle. Oui, j’exagère.
Bah ça reste un homme. Un homme, peu importe lequel, il a une paire de points faibles qui pendouille entre les cuisses. Je déplace le coup dans le vent juste en-dessous. Et ça remonte. Tu vois le topo ? Oh oui, il doit avoir mal le gros. Très mal. Je fais quelques pas en avant. Genre, personne n’a rien vu, je n’ai pas frappé dans le vide. C’est moi qui viens de lui mettre une tatane entre les pattes.


« Chaton, j’veux bien. Je m’en cogne à la limite. Qu’on me frappe, ça passe. Je frappe aussi de toute manière. Qu’une bande de tarlouzes crasseuses décide que je leur appartiens, là, ça coince tu vois ? J’étais en train de causer avec le monsieur. Tirez-vous. »

Je regarde gueule d’ange. Ou le dinosaure. J’ai pas encore choisi comment j’allais l’appeler. Pas encore. C’est juste que dans tout ça, j’ai envie de balancer une plaisanterie, là comme ça. J’ai presque le sens de l’humour, t’sais.

« On tape, puis on menace, chef, non ? Ca marche mieux que l’inverse en tous cas. »
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Cypher Angelo

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MessageSujet: Re: Parce qu'il faut bien commencer quelque part !   Parce qu'il faut bien commencer quelque part ! EmptyMar 12 Fév 2013 - 17:42

Alors que j’me retrouvais en apesanteur, les côtes broyées par une espèce d’étau, y a un truc pas net qui s’passe. L’gros lard a l’air décidé à m’écraser sous lui et autant dire que j’préfèrerais me faire rouler dessus par une pelleteuse que de rester encore dix secondes au contact de cette masse suintante. Puanteur, tu m’répugnes ducon. J’m’apprête à lui filer un bon coup de coude sur la nuque. Du genre à te paralyser un mec pour quelques temps, si c’est pas pour la fin de ses jours. Mais j’ai même pas l’temps d’terminer mon geste. J’l’entends jurer ce connard. Salement jurer. Puis son étau s’ouvre d’un coup, relâchant la pression hydraulique. J’retombe sans grâce sur le sol. J’profite de l’élan, roulade sur le dos pour me remettre debout direct. Ok. Ca, c’est pas normal.

C’est pas normal que j’vois un cave obèse à genoux se tenir les couilles à deux mains, le visage blanc comme un linge. D’un coup, mes deux neurones restants réussissent à ce connecter. Ouais, c’est chaton qu’est responsable de cette petite excentricité. L’enfoirée. J’l’avais presque oubliée. N’empêche que j’aurais pas aimé m’le bouffer c’lui-là. Ca doit te décalquer sévèrement là où il faut pas. A le voir se tortiller, elle a dû lui faire migrer les boules jusqu’à la Pomme d’Adam. Ca doit picoter légèrement.


« Chaton, j’veux bien. Je m’en cogne à la limite. Qu’on me frappe, ça passe. Je frappe aussi de toute manière. Qu’une bande de tarlouzes crasseuses décide que je leur appartiens, là, ça coince tu vois ? J’étais en train de causer avec le monsieur. Tirez-vous. »

Ah tiens, t’es là toi ? Enfin, y a quand même un truc qui m’chiffonne un peu mais j’vais éviter de lui dire. Elle va penser qu’en plus d’être un connard, je suis un goujat. Et le sens des priorités, il est où là-dedans ?

‘’Tarlouzes crasseuse’’ …

C’est joliment dit et d’une image exquise. Enfin, elle a la négociation musclée, elle m’plaît la gosse. Et on va dire qu’elle est directe dans ses propos : tu vois cash où elle veut en venir. Amusant. J’lui jette un coup d’œil avant de la gratifier de mon éternel sourire en coin.

« On tape, puis on menace, chef, non ? Ca marche mieux que l’inverse en tous cas. »

[i]Mais c’est quoi son problème à cette gosse ? Y a trente secondes, elle m’appelait gueule d’ange et v’là qu’elle me gratifie d’un « chef » de toute beauté. Mais puisqu’elle a envie de sourire et que les « camps » de l’altercation ont l’air d’être bien dessinés maintenant, autant poursuivre dans cette veine.


« C’est une manière de voir les choses. J’dois dire que je suis surpris de t’avoir vu entrer dans la mêlée, princesse. Il me semblait que tu allais attendre que les chevaliers servants gagnent le droit de profiter de ton illustre compagnie. Tu peux pas rentrer dans l’tas comme ça et lui briser les noisettes. Ce n’est pas … convenable. »

J’la vois que du coin de l’œil. On est à deux pas des caves. L’chef du groupe doit commencer à revoir clair. Enfin, les étoiles qui lui tournent autour devraient bientôt s’envoler vers une autre galaxie. J’ai juste la trouille que l’pote encore étanche nous sorte un feu et nous sèche là comme deux cons. Mais non, c’est d’sa manche qu’il nous sort son As. Un p’tit couteau balisong. Putain, une antiquité magnifique. Et ciselée en plus. Mec, tu vis au-dessus de tes moyens. Ceci dit, un mec qui sort un schlass, ça a l’don de m’foutre en boule. Et ma voix a baissé de plusieurs tons lorsque j’m’adresse à nouveau à la gosse.

« ’Fin tu m’diras… J’ai rien du chevalier servant non plus. »

Allez viens par ici connard, qu’on s’amuse un peu. J’fais un pas dans sa direction. Il manie bien le papillon l’enfoiré. Enfin, il fait des rotations simples et doubles et un ricochet. Rien de bien méchant. Allez un windmill maintenant pour impressionner la galerie et il vient m’frapper en coup direct, de haut en bas. Pauvre con va. J’bloque son poignet avec mon avant-bras avant d’lui mettre un coup d’boule dans l’nez. J’sens un léger craquement. Il lâche direct la prise sur son coutard. Mais alors que j’m’imaginais déjà l’entendre tomber, il s’passe un truc étrange. L’bousin reste comme suspendu dans l’air. Ouais, c’est assez étrange comme situation. Même pas besoin de filer un coup d’œil à la gosse pour savoir que c’est elle. J’attrape le balisong avec toutes les précautions possibles. J’résiste pas à la tentation de faire un p’tit rollin’ baby agrémenté d’un 8-loop : les rotations s’enchaînent. Putain, j’suis un peu rouillé. J’avais oublié les sensations que ça provoque un schlass pareil. J’finis par ranger la lame entre les branches avant d’lui agiter les latchs devant la gueule.

« Tu devrais pas jouer avec les couteaux. »

Et prends-toi c’coup de couteau sur l’arête du nez déjà maltraitée. Gerbe de sang. Homme qui accuse le coup. Puis j’me prends une beigne d’la part de son pote, l’chef qu’a décidé de se relever. Il est rapide ce con. J’balance le couteau vers l’arrière. Vu ses réflexes, j’pense que la gosse l’choppera sans problème. J’recule, esquive une première pêche donnée avec trop d’amplitude, bloque une seconde légèrement courte. Il est énervé, déséquilibré. Il a pas ses appuis. D’un coup, j’vois sa jambe s’avancer de trop. Genou en tension. C’est mauvais ça. Très mauvais pour la santé, surtout quand en face, t’as un connard en Rangers. Ca picote les Rangers sur le côté du genou. Du coup, j’hésite même pas. J’abats toute la godasse avec toute la puissance de ma canne sur l’côté d’sa rotule. J’entends un crac et un cri. Tiens, c’est marrant ça, un crac et un cri. Faudra la ressortir. J’lui laisse pas l’temps d’se ressaisir que d’une baffe, j’te l’envoie au tapis pour la deuxième fois en moins de cinq minutes.

J’pense qu’on va en avoir bientôt fini. Surtout quand j’remarque que la petite s’amuse avec son don et les deux autres cons. Putain, elle danse comme une ballerine et échappe à toutes leurs tentatives de s’approcher d’elle. Elle continue à frapper de loin. On dirait presque qu’elle s’amuse si elle n’avait pas
ce regard si particulier que tu croises chez pas grand monde. Le genre d’yeux qui te promettent que tu vas passer un sale quart d’heure. A croire que l’chaton fonctionne un peu comme un diesel : il lui faut du temps pour s’mettre en route mais quand elle est lancée, bon dieu qu’t’as pas intérêt à la faire chier.
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MessageSujet: Re: Parce qu'il faut bien commencer quelque part !   Parce qu'il faut bien commencer quelque part ! EmptyMar 12 Fév 2013 - 19:23

Les choses s’enveniment. C’est la première chose que je me dis quand je vois un des trois loubards sortir un couteau. Arme blanche, courte. Un peu trop courte, ce n’est pas ça qui allongera considérablement sa portée. Surtout face à gueule d’ange. Je sens bien que ça ne suffira pas à l’intimider. Mais je n’en ai jamais vu un comme ça : il est plutôt mignon, en plus. Un peu fin, je trouve. Pas un gros couteau de chasse, quoi, plutôt le genre de petit gadget qu’on planque sous les vêtements et qu’on utiliser pour poignarder en traitre.
Au moins, dans tout ça, il y a eu un instant de répit. Comme si le type avait voulu évaluer l’effet de son arme sur nos mirettes. Simplement observer s’il avait pu nous intimider ou pas. Ca me permet d’achever de me remettre dans le bain, de dissiper complètement et définitivement le contrecoup de l’impact que je me suis mangé. Je suis fin prête, on rigole plus, là.
Mais c’est gueule d’ange le premier à baver, avant que ça parte en sucette. Chaton, princesse. J’ai une si bonne bouille que ça pour qu’il me donne des surnoms pareils ? Ou alors c’est un grand ironique. Ca doit être ça. On fait un grand duo de comiques, au fond. L’humour cynique qu’on appelle ça. Je me demande si ce qu’il me dit, après ça, c’est aussi histoire de plaisanter. Comme quoi ce n’est pas convenable, de m’incruster et de lui exploser l’entrejambe. Pas de chance, je ne connais pas ce qui est convenable.

Ah, mais bien sûr. Je crois que j’ai compris. C’est un grand empathique, finalement, le dinosaure. Il doit avoir mal pour lui. C’est vrai que même un grand gaillard comme lui, tu le mets à la place de l’obèse malformé … Ben ça change rien. Quand t’es un homme, t’as une faiblesse de base dans ce coin-là. J’ai vu des gens se muscler le cou jusqu’à ce qu’un couteau ait du mal à s’y planter. Les abdos, pareil. Les pectoraux, aussi. Mais bon, les noisettes comme il dit, tu ne peux pas leur faire faire des haltères. Pas moyen de leur gonfler les biceps, y’a zéro muscle dedans.
Avec un sourire dans le registre du chaton bien fier de ce qu’il a fait, je lui réponds illico.


« Peut-être. En attendant moi je vois juste un gros sac à genoux, et qui a perdu momentanément toute sa dignité. De toute manière, on ne m’a pas appris les convenances, et tout ça, tout ça. »

Bien sûr, c’était totalement faux. Saul était mille fois revenu sur ce genre de sujet afin que je fasse une petite serveuse modèle, quand il ne me jetait pas dans la fosse aux tigres. En réalité, on pouvait plutôt dire que je n’avais appris qu’à les utiliser dans des circonstances bien particulières … Bref, dans la rue, comme ça, je n’avais pas à les utiliser.
Je ne sais pas trop pourquoi, mais en face ils ont l’air de se remettre un peu de tout ça, et d’avoir un peu trop d’égo. Ou plutôt, ils manquent d’intelligence. De sens pratique. Ok, si j’avais été toute seule, à trois, il y aurait eu moyen de me fracasser le crâne contre le bord du trottoir, à leur guise. Sauf que je me serais tirée. Mais ça se voit qu’ils n’ont pas d’expérience : gueule d’ange, j’ai compris depuis qu’il m’a percuté qu’il valait mieux être dans son camp. C’est sans doute en partie pour ça que je l’étais, quitte à me mettre trois guignols, dont un armé, à dos. Je calcule, il ne faut pas croire. C’est comme ça que ça marche, dans le milieu de la baston urbaine.

En plus, gueule d’ange, il ne me toucherait pas. J’ai bien compris qu’il voulait qu’on se cartonne, même si je ne pige pas bien pourquoi. Mais il n’a pas d’idées lubriques derrière la tête. Dans un sens, même si c’est un bulldozer, il a quelque chose d’intègre. Et il faut croire que dans ce qu’il reste de valeurs, dans ce monde, je suis plus encline à lui faire confiance. Et puis, de toute manière, si on doit vraiment se démolir, j’aurais bien aimé qu’on ne se fasse pas déranger par trois crétins. Ouais, c’est exactement ça : ils se tapent l’incruste, et en plus ils sont assez stupides pour ne pas être capable de comprendre ce qu’il se passe. Ca manque de jugeote, d’expérience. Les mecs comme eux me dégoutent. Ils blairent la crasse, mais ils essayent de tirer leur petite épingle du jeu, plutôt que de trouver un moyen d’en sortir. Quitte à piétiner ceux qui sont au moins autant dans la fange qu’eux. Ce n’était même pas qu’ils se trompaient de cibles. Juste qu’ils n’avaient pas essayé de savoir s’il n’y avait pas mieux à faire. On les fourre dans une zone de non-droit, alors ils dédaignent les droits des autres, pas plus, pas moins. Ca ne réfléchit pas cette bête-là, ça suit. Je crois bien que si j’avais eu une bombe suffisamment puissante pour faire péter le système, je les aurais fait sauter avec même s’ils passent pour des victimes.
Pourquoi ? Je viens de le dire. Je n’aime pas leurs gueules. Ca ne va peut-être pas plus loin que ça, finalement. Je réfléchis trop.

En plus, je crois que les affaires reprennent. Le mec au couteau fait une petite démonstration de ce qu’il sait faire avec son nouveau jouet.

J’en ai vu des machines à tabasser, mais rarement une comme ça. Gueule d’ange ne rigole pas, mais vraiment pas du tout. Je me débrouille bien aussi, tu me diras, dans mon registre, mais je ne peux pas m’empêcher d’admirer sa façon de faire. La lame ne l’égratigne même pas, mieux encore, il la fait sauter de la main du type. Toujours sans hésiter une seule seconde. Moi des secondes, j’en perds presque deux, à l’observer. Ca me fascine, cette manière d’enchainer des coups violents, précis, sans faire mine d’hésiter un seul instant. Comme s’il avait fait ça toute sa vie. Ca parait presque être un réflexe, une partie de lui-même. Ou alors c’est sa vitesse de réaction, l’écart pensée-acte, qui est surnaturelle ? Si c’est ça, c’est supérieur à celui d’un être humain, même entrainé.


** Y’a un type qui était comme ça aussi, dans l’arène. Pas de supers pouvoirs, ce n’était peut-être même pas un Ase. Et il se battait quand même. Pire encore, il gagnait beaucoup. Je m’en souviens, j’ai dit à Saul que si je m’étais battu contre lui, j’aurais perdu. J’lui ai causé aussi. C’est vraiment un truc con, ce n’est pas une histoire d’entrainement. Juste que quelqu’un qui peut s’immerger totalement dans la violence, il devient à peu près aussi réactif qu’une bête sauvage. Il pense à comment et où il doit frapper, et le geste suit, en employant tout son potentiel musculaire sans vraiment être concentré. Comme une machine. Non, c’est tout le contraire de la machine, c’est carrément animal. **

Et lui, de quelle souche il était ? A quoi était due cette absence totale d’hésitation ? Uniquement d’une longue expérience et de réflexes acquis, ou bien d’une vitesse de réaction proprement supérieure à ce qu’on croyait possible ? Peut-être qu’après tout j’étais fasciné par quelque chose qui n’existait pas. Mais en tous les cas, je le sentais différent des types que j’avais croisé jusqu’ici. C’était aussi pour ça que j’avais envie d’en savoir plus. Enfin, il allait falloir que je me bouge les miches : les grognards n’allaient pas décamper tout seul.

Le couteau voltige. J’envoie l’action de saisir de ma main directement vers son manche. Je me rate. C’est rare, mais j’étais trop dissipée, pas assez concentrée. Oh, j’arrive quand même à le stopper dans son élan, mais j’effectue l’action au niveau de la lame. Ca ne change rien, foncièrement : j’envoie l’action, mais je ne reçois pas la réciproque : même si ma prise est au niveau de la lame, finalement c’est juste une force psychique, et ça ne saigne pas. C’est un peu bancal par contre, pas tout à fait adapté. Et j’ai eu un peu peur, un réflexe aussi, de me couper malgré tout. Même si je savais que ça n’arriverait pas.
Pas très grave, gueule d’ange a choppé l’arme, et me l’a balancée. Je me coupe très légèrement, un peu surprise, en l’attrapant, mais rien de bien grave. Il m’a surpris, on va dire. Il s’adapte vite, le con. Il ne connait pas ma capacité, il l’a vu à peine deux ou trois fois. Au mieux, il prend ça pour de la télékinésie, mais il a vite compris comment on pouvait fonctionner.


** Il a déjà combattu côte à côte avec un Ase ? **

Peut-être, ce n’est pas le moment de gamberger. Pendant qu’il corrige encore une fois le chef, genre proprement, les deux autres se redressent soudainement pour se jeter dans ma direction. A quoi ils pensent ? On choppe la gosse et on se tire avec ? Ouais, ça doit être quelque chose comme ça. Ca me gonfle, tiens. Je n’aime pas, mais alors pas du tout, qu’on me sous-estime. Ca me donne envie de les égorger. Enfin, peut-être pas quand même. Je ne suis pas une tueuse, je le sais bien. Des accidents, dans les combats clandestins, ça arrive. Tuer de sang-froid, je ne sais pas faire.
Au moment où ils s’élancent, je les coupe net dans leur lancée en leur envoyant un balayage avec ma jambe, comme si je leur avais fait un croc-en-jambe. A deux mètres d’eux, sans les toucher, vous y croyez, vous ? Bah moi, oui. Seulement, je commence salement à fatiguer, là, ça fait pas mal de fois aujourd’hui que je m’amuse avec mon don, et là, deux d’un coup, c’est trop. J'ai un léger vertige, même.
Ca arrive, faut pas le montrer. Continue à montrer les crocs, chaton. C’est ce qu’il dirait, l’autre enfoiré, s’il me conseillait.

Je n’ai pas le temps de les menacer, de leur cracher au visage, ils détalent. Ils prennent peur, finalement, ils ont fini par comprendre. Au bout d’un moment. Moi, je suis toujours un peu tremblante. J’ai mal géré ma dépense d’énergie. J’ai l’habitude d’utiliser ce que j’appelle être un poltergeist. Mais pas autant de fois sur une si courte durée. Là déplacer les deux balayages coup sur coup, ça m’a un peu affecté.
Mais j’essaye de pas le montrer. Je crois, je ne suis pas sûre.
Le couteau saute dans ma paume.


« Il est joli. Ca ne te dérange pas que je le garde ? »

Je ramène mes poings devant mon visage, je brasse l’air avec une-deux. Juste histoire de simuler de la boxe, pour une fois, pas pour lui envoyer mes beignes à distance. Là tout de suite, je ne suis pas en état de continuer à jouer avec gueule d’ange. J’aimerais bien pourtant, on s’amusait bien finalement.

« Tu cognes dur, on ne voit pas beaucoup de mecs comme toi dans les environs. Tu as appris ça où ? »

C’est vrai ça, c’est qui ce type ? Il fait des combats clandestins aussi ? Je ne l’ai jamais vu, en tous cas, mais je ne venais pas tous les soirs à l’époque. Juste quand je sentais bien un adversaire, pour le porte-monnaie de Saul. Un type comme lui, je n’avais pas les moyens de m’y frotter. Pas encore, c’est clair.
Je ne connais même pas son nom, pendant que j’y pense. On peut essayer. De toute manière, faut que j’essaye de le faire parler encore quelques secondes. Juste le temps de pouvoir marcher normalement, d’avoir bien récupéré. Ca me déprimait, de savoir utilisé plutôt bien mon don et de fatiguer aussi vite. Comme quoi, j’avais encore à apprendre.


« Moi c’est Olga. »
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MessageSujet: Re: Parce qu'il faut bien commencer quelque part !   Parce qu'il faut bien commencer quelque part ! EmptyVen 15 Fév 2013 - 18:03

« Il est joli. Ca ne te dérange pas que je le garde ? »

J’la regarde pas, ma tête hoche toute seule, lentement. Mais les mirettes restent inlassablement attirées par la bande de tocards manchots. J’ai l’impression de fonctionner au ralenti. Comme lorsque je suis en attente. J’ai l’corps tendu, prêt à réagir mais qui n’fait aucun geste brusque. C’est pas l’moment. Faut être près à leur balancer toute la sauce si jamais ils décident de m’faire chier à nouveau. Et là, croyez-moi que j’vais leur en foutre plein la gueule. Façon train de marchandises lancé à pleine blinde. S’ils décident de revenir à la charge, j’vais augmenter le niveau. Fonctionner à ma manière. Dans le sonore et le dégueulasse. Jusque là, j’ai été plutôt sympa. J’leur ai pété aucun os ni ne leur ai laissé aucune séquelle durable. Alors, va pas falloir me demander de la jouer hardcore. Ou sinon, va falloir assumer.

Mais ‘’curieusement’’, les mecs décident qu’il est temps d’aller voir ailleurs. Ils rassemblent tout leur courage pour se retirer sans grâce. Pas croyable. Des mecs bâtis comme des armoires, déconfits par un chaton et un balafré. J’te jure … Y a plus d’saison ! J’les suis du regard jusqu’au moment où ils embranchent vers une autre rue qu’ils jugent d’un coup vachement intéressante. Enfin. On a l’air d’en avoir terminé avec les formalités administratives. Puis là, j’la vois balancer un une-deux devant sa gueule. J’peux pas m’empêcher de ramener ma pogne gauche en garde haute et à préparer le buste pour accuser l’coup mais j’sens rien. Aucun déplacement d’air…

Putain …

Les jeunes.


« Tu cognes dur, on ne voit pas beaucoup de mecs comme toi dans les environs. Tu as appris ça où ? »

J’lui lâche un demi-sourire. Sympa le compliment, toujours bon à prendre. Elle par contre, elle a une sacrée agilité et une capacité assez déroutante mais … elle a l’air claquée. Elle a un peu le rouge aux joues et une posture légèrement voûtée par rapport à tout à l’heure. Même si elle le cache bien.

« Moi c’est Olga. »

Au moins, j’ai un blase. Qui m’dit rien du tout. Mais un blase quand même. Ca m’aidera quand il faudra que j’aille toucher un ou deux mots à Saul. Parce que, vu la vitesse à laquelle elle fatigue et son manque de punch, j’suis plus que sûr qu’il voudra jamais lui faire affronter la cage dans un combat coté nouvelle formule. Et si l’combat, c’est son truc, on va changer ça.

« Cypher Angelo. »

Cogner. Un peu c’qu’on m’a appris depuis … ouais, déjà. Le temps passe. Sans la quitter du regard, j’fais jouer mes phalanges. Curieuse sensation quand l’impression du toucher revient dans les doigts une fois l’orage passé. Quand j’cogne sur quelqu’un, c’est comme si j’sentais plus mes pognes. Comme si elles s’étaient transformées en deux putains de battoirs marteaux pneumatiques. Mais là, elles sont redevenues vivantes, organiques. La gamine m’intrigue un peu faut dire. Ok, plus qu’un peu. Déjà à cause de son pouvoir. C’est pas spécialement naturel de voir une clandestine se balader en sifflotant dans la rue pour distribuer allègrement pains, châtaignes et patates au tout venant. Puis même, y a un truc qui s’dégage. Autant sa gueule m’laisse une impression de p’tit chaton, autant dans sa dégaine et sa manière de se mouvoir, y a une vache de violence et une rage à peine dissimulées. Ça contraste.

« On va dire que j’ai été comme programmé pour savoir quoi faire pour infliger le maximum de souffrance à un être vivant, animal, Vane ou Ase. »

C’est pas tellement éloigné de la réalité mais pour le coup, pas envie de me dévoiler plus que nécessaire. On a l’air d’avoir passé un cap. On n’en est plus à se foutre mutuellement sur la gueule, même si la perspective peut apparaître bien fendarde. Merci aux trois cloportes qui nous ont permis d’accélérer le processus laborieux des présentations.

Et à voir sa gueule, j’pense qu’elle sait parfaitement que je l’ai sciemment provoquée. C’était pas juste histoire de jouer les gros bras et de rouler des mécaniques. Pas avec elle. Elle est pas assez simplette pour penser que j’ai seulement fait ça par frime. Et à voir l’éclair de malice dans son regard, y a un piège à éviter à tout prix : la prendre pour une conne.

Surtout pas.

Ce serait la sous-estimer et j’ai comme dans l’idée que ça serait fortement préjudiciable à ma santé. J’peux presque entendre le bruit des noisettes de gros lards être écrasées sans pitié sous l’coup de la petite. Hmmm non. Décidément, ce s’ra pas un bon plan de la sous-estimer. Autant dire les choses comme elles sont.


« J’ai remarqué que t’étais pas la dernière pour cogner non plus. Désolé de t’avoir un peu bousculée mais bon … J’ai comme qui dirait une petite idée qui pourrait te plaire. »

J’commence à avoir les crocs tiens.

« J’te propose de te retrouver dans l’arène pour les combats du mois prochain. »

J’lève tout d’suite une main avant toute réaction de sa part. S’agit surtout pas qu’il y ait de malentendu. Quand j’propose un truc, faut écouter toutes les conditions avant d’faire la connerie d’accepter. Y s’pourrait sinon qu’on en vienne à le regretter, c’qui serait fort préjudiciable à la poursuite des affaires. Et par ses yeux incrédules, j’peux déduire que Saul lui a encore rien dit.

« [colo=darkred]Tout c’que j’sais, c’est qu’il y aura des combats cotés dans un mois. J’pense que Saul t’a pas rencardée parce que de toute manière, il peut pas allonger les 1 500 de la cote. Et j’pense aussi qu’il te croit pas au niveau des tueurs qu’il y aura à ce moment.[/color] »

On peut dire que c'est direct, précis, inattendu sans doute. J’pose un peu ma voix. Les choses doivent lui paraître complètement folles. Et que j’dois lui paraitre un sacré dingue mais on s’refait pas j’imagine.

« Si t’aimes cogner et que t’as envie d’y plonger jusqu’à la gueule, j’allonge pour ta cote et ce mois-ci, j’vais faire de mon mieux pour t’entraîner jusqu’à ce que tu sois capable de briser des murs de béton comme si c’était du plâtre. Mais attention, si tu t’entraînes avec moi, t’es volontaire et crois-moi que tu vas en chier. T’as dû remarquer que la douceur, c’est pas tellement ma marque de fabrique. J’vais te faire pulvériser toutes tes limites mais tu vas me suer du sang et m’cracher tes poumons et tes boyaux. »

Faudrait vraiment que j’me lance dans la pub. Y a une carrière à s’faire. Surtout avec des arguments aussi … convaincants. Putain, si elle prend pas peur avec ça. Faut vraiment que j’travaille mes relations humaines. Mais j’ai beau essayer, j’en reviens toujours à mon expression simple, franche et directe. Et pour lui prouver que j’déconne pas, j’la regarde toujours droit dans les yeux.

« T’as des questions ? »

Putain, j'me rends que j'agis comme si elle avait déjà accepté. J'risque de tomber de haut moi putain ... Un jour … Un jour peut-être je pourrais remonter le fil des conversations d’une manière tranquille et apaisée. Bon, en même temps, j’lui propose cash de se retrouver projetée face à des combattants professionnels, Ases en majorité. Et l’petit détail que j’ai omis d’lui dire, c’est qu’j’suis pas sûr que la survie soit garantie. Enfin, si elle est pas prête au jour J, tant pis, j’me retire. Au moins, j’aurais pu rester dans les alentours du Wild Thing pendant un mois à voir comment ça tourne cette petite affaire.

Et puis, voir comment elle tape, réussir p’têt à lui tirer quelques infos en rab, tout ça, ça sera pas de refus.

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Parce qu'il faut bien commencer quelque part ! Vide
MessageSujet: Re: Parce qu'il faut bien commencer quelque part !   Parce qu'il faut bien commencer quelque part ! EmptySam 16 Fév 2013 - 15:38

Ca va mieux. Je crois bien. J’ai peut-être un peu abusé de mon don, j’ai même beaucoup trop joué avec. Enfin, ce n’est pas tellement ça, c’est surtout la fréquence. J’ai l’habitude de l’employer, mais pas dans des intervalles aussi rapprochés, malheureusement. D’habitude, je l’utilise pour prendre une fois de la distance, ou pour perturber et me rapprocher au corps à corps. Ensuite, en principe, ça va assez vite. Quand tu cognes au bon endroit, ou que tu fais bien les choses, ça se finit vite. Ce n’est pas si dur de mettre un homme KO : croc-en-jambe, tu le laisses mariner un peu, puis tu t’arranges pour avoir l’occasion de lui attraper la tête et lui éclater contre une paroi. N’importe quelle paroi. Il faut juste qu’elle soit assez solide pour que le choc soit violent. Violent au point d’assommer. Sèchement. Proprement. Enfin proprement … Des fois, ça tâche un peu. D’autres fois, ça tâche beaucoup. C’est ça mon truc, les coups en traitre, ou les coups indirects. Je sais bien que ça n’a pas vraiment d’allure, et que ma façon de faire en indispose pas mal. Mais plusieurs fois, ça m’a sorti de situations désespérées.
Gueule d’ange s’appelle en fait Cypher Angelo. Ca ne me dit rien, mais ses paroles, même un peu énigmatiques, me secouent un peu. Programmé pour savoir infliger la souffrance ? Oui, ça que c’était un tueur j’avais vu. Il fallait être aveugle pour ne pas le voir, en même temps. Ou plutôt, être complètement inconscient. Il m’avait frappé, juste une fois. Oh, pas très violemment, mais j’avais été suffisamment proche pour ressentir toute la violence qui l’abritait. Pour flipper, aussi, il faut bien l’avouer.

Je ne bouge pas, pour le moment. Enfin, disons plutôt que je ne fais pas mine de me tirer. Je me demande ce que va dire le dinosaure. Après tout, maintenant que j’y pense, c’est lui qui m’a abordé, et qui m’a provoqué. Mais même si je n’ai pas été réglo avec lui, ma tête tient toujours fermement sur la base de mon cou, et j’ai à peine quelques égratignures. Alors qu’il aurait pu, simplement pour son bon plaisir : j’avais bien vu avec les loubards qu’il n’était pas du genre à plaisanter. Il veut forcément un truc, c’est obligé.
Quand il commence à déballer, je suis quand même particulièrement surprise. Il la joue franc-jeu avec moi ? J’avoue que je ne m’y attendais vraiment pas : je crois bien que depuis que je suis dans la Ville-basse, personne ne l’a fait. Même Saul, j’ai beau lui faire confiance, il s’arrange toujours pour me cacher ses petits secrets. Je ne lui en veux pas, il fait ce qu’il veut, après tout, il ne me doit rien. Je lui dois tout, c’est même plus ça. Mais ça ne m’empêche pas d’être agréablement surprise quand gueule d’ange me déclare les choses de but en blanc. Ca change, ça me ferait presque plaisir.
Après, le contenu en lui-même est un petit peu plus préoccupant. Il vient me proposer de retourner dans l’arène. Des combats clandestins ? Alors comme ça, il y a une chance que ça reprenne sous peu. Bizarre que Saul ne me l’ai pas dit, hein ? Lui qui n’hésite jamais à m’inscrire pour se faire du blé, d’habitude.

La réponse est simple : le niveau serait particulièrement élevé. C’est vrai que même si je ne m’en sors pas trop mal, jusqu’ici je me suis contentée de profiter de ma faible côte pour affronter des types d’un niveau très moyen. La plupart du temps des débutants complets, un peu comme moi. Parfois, avec une capacité assez invraisemblable, mais pas vraiment taillés pour l’utiliser, donc pas vraiment sanglants. Si j’en croyais ce que disait Cypher, et vu la tronche de la cote qu’il fallait avancer … Ouais, ce ne serait plus la même plaisanterie. Ca expliquait que Saul ne m’en ait pas parlé : de toute manière je n’avais aucune chance. Plus que des combattants professionnels, ce seraient des tueurs en puissance auxquels j’aurais à faire. Pas besoin de me l’indiquer, c’était se jeter dans la gueule du loup. Et un loup avec des crocs sacrément aiguisés.
En regardant sous un autre angle, une jeune femme, même si elle avait déjà quelques victoires, face à tous ces monstres … Autant dire que la moindre victoire ferait exploser les gains de Saul : la cote n’était clairement pas en ma faveur. Et même complètement défavorable. Le premier combat passerait pour un coup de chance, avec peut-être le moyen d’en livrer un deuxième avec presque autant de fric en jeu … Ouais, si je pouvais remporter quelques matchs contre des monstres pareils, c’était sûr que les bénéfices seraient incroyablement élevés pour Saul. Si je le sentais bien, il ne pourrait pas refuser, pas de doute. Le truc, c’était qu’il fallait que je le sente. Le challenge m’intéressait, pas de doute, mais comment parvenir à devenir assez forte pour lutter ?
J’avais un joli couteau maintenant, mais j’avais peu de chance d’avoir le droit à une arme blanche, même si ça arrivait sur certains combats. Et même avec une arme blanche, elle s’associait mal à ma façon de faire. Quoique … Lancer le couteau à un endroit, le récupérer avec le poltergeist pour le lancer à un autre … Je n’avais jamais essayé, l’approche pouvait être intéressante. Mais ça me demanderait sans doute beaucoup plus de maitrise, de contrôle.

D’entrainement. La réponse était là, en face de moi. Gueule d’ange était prêt à m’entrainer. Sûr qu’il faisait partie de la catégorie des monstres lui aussi … Même en enlevant la perspective de participer aux combats clandestins, cette proposition était plus que tentante. Ca signifiait certes, comme il avançait la cote et m’aidait à progresser, beaucoup moins de gains pour Saul, j’imagine. Il voudrait, et c’était logique, sa part, aussi. Mais bon, sans lui ce ne serait de toute manière pas possible.
Je ne me sentais jamais aussi vivante que quand je me défoulais dans l’arène, c’était un fait. Si en un mois, je pouvais y retourner … Pas question de laisser passer l’occasion.


« Je marche. Faudra encore que je joue les serveuses le matin, je pense … Sauf si on en parle à Saul dès maintenant, je pense. Bref, moi je marche. J’ai besoin de me battre, je ne peux pas laisser passer l’occasion. Je cracherais ce qu’il faudra cracher, ce n’est pas comme si j’étais encore une gamine qui a peur des coups. Exploser mes limites ? Ca me va. Je sais bien qu’il y aura des monstres au rendez-vous, dans un mois. Vu la gueule de la mise, c’est obligé. Mais bon, j’ai des arguments aussi je crois. »

Après tout, les dons des Ases étaient suffisamment effrayants pour que les autorités s’amusent à les parquer et à les conditionner en utilisant les grands moyens. Normal que certains d’entre eux aient des capacités monstrueuses. Mais même sans ça, il existait des mecs comme Cypher capables de détruire des hommes sans capacité. J’avais un don aussi. Alors le calcul était simple : l’entrainement de Cypher, plus ce don … Le cocktail pouvait tout aussi bien être un échec qu’un mélange explosif. J’étais prête à prendre le risque.

« Je n’ai pas de questions, non. J’ai juste un peu hâte de m’y mettre et de voir ce que ça va donner. Donc, on commence par quoi ? »
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Cypher Angelo

Cypher Angelo

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MessageSujet: Re: Parce qu'il faut bien commencer quelque part !   Parce qu'il faut bien commencer quelque part ! EmptyLun 18 Fév 2013 - 22:07

Ses dernières paroles m’font un bien fou.

Elle prend ses responsabilités. Elle prouve qu’elle est une grande fille. Au moins, si elle se prend une dérouillée sur le terrain, j’me sentirais pas mal pour elle. Elle sait ce qui l’attend pour y avoir déjà mis les pieds. L’arène, c’est une espèce de drogue. Ca a les mêmes effets euphorisants. Ca te laisse le corps dans un état proche de celui du détritus putride. Mais malgré tout, ça te provoque une putain d’addiction.

Quand elle dit qu’elle a besoin de se battre. Je peux que la comprendre. Me sentir en phase avec elle. Le combat. Une fois qu’on y a goûté, y a que ça qui compte. C’est pas tant de dérouiller le cave qui est en face que de repousser sans cesse ses limites, de se battre contre soi-même. Y a pas pire adversaire que ton corps et ton esprit. Tu te bats pas contre le mec en face, tu te bats contre toi-même. Et neuf fois sur dix, quand tu te retrouves au sol complètement écharpé, avec la gueule en lambeaux, incapable de te lever, c’est pas du fait que le mec en face ait été meilleur. C’est juste que t’as perdu contre toi-même.

C’est ça dont est fait le combat. Se battre contre soi. Recevoir des coups mais pouvoir se relever. Encore et encore. Aller de plus en plus loin. Toucher du doigt cette sensation caractéristique,
physique, de ton corps devenu une plaie et une arme, cette sensation d’être enfin vivant.

Pour tout ça, je la comprends.

Après, le plan se met en branle dans ma caboche. Elle me demande quoi faire, j’en ai une idée assez précise.


« Déjà, j’vais commencer par aller grailler un morceau. J’ai les crocs et une salope de nuit derrière moi. J’vais aller au Wild Thing pour ça, histoire d’en profiter pour discuter business avec Saul et d’arranger les détails. »

Ouais, va falloir que j’trouve les arguments pour qu’il accepte de lâcher la petite pendant un mois. J’lui propose un marché et y a moyen qu’il trempe dedans. Même, si j’me montre suffisamment convaincant, il pourra filer un peu de blé pour pallier les dépenses quotidiennes. J’lui ferai miroiter un beau 5% en plus sur les gains. J’pense pouvoir lui proposer un bon p’tit 30% qui va se transformer en 35.

Et y prendra pas le risque de refuser, pas en voyant ce que la petite peut lui rapporter. Surtout que j’viens pas faire une demande en mariage, j’viens juste lui demander une mise à disponibilité d’un mois. Bon, certes, c’est un placement à risques, à très hauts risques si tu considères la gueule des tueurs qu’ils vont balancer dans l’arène, mais tu fais pas d’omelette sans casser des œufs. Et là, y a du blé à se faire et des informations à en tirer. Et en tant qu’entraîneur et promoteur de la gosse, j’prends le maximum de risques.

Saul refusera pas ça. Même si ça l’étonnera d’apprendre que j’me suis un peu rangé. Y m’posera sans doute la question : « fini les cages pour toi, Angelo ? » A ça, j’lui répondrai que j’me lance pas dans un truc que j’connais pas. Quand Gabriel était aux affaires, tu savais au moins qui tenait le bousin : un veule mac émasculé dénué de tout ce qui peut s’apparenter à du courage et à de l’estime de soi. J’l’ai crevé comme le sous-homme qu’il a toujours été : sans aucune dignité.


« Si t’as aucune question, tu m’rejoins au Wild Thing d’ici une heure. On fera plus ample connaissance et j'te donnerai le topo détaillé là-bas. Avant, passe chez toi et récupère des affaires, de quoi te changer ou te doucher, tout ça. Pas question que tu gardes un boulot, même à mi-temps. Ton nouveau boulot, ce sera la salle, tu vois c’que j’veux dire ? »

Même pas de demi-sourire cette fois, j’suis on ne peut plus sérieux. Si je l’entraîne, pas question qu’il y ait des distractions en plus. Elle va en cracher ses poumons. Donc pas question qu’elle ait l’esprit à faire des frivolités ailleurs. Pour tenir un combat de dix minutes, il faut s’entraîner dix mille minutes. C’est comme ça que mon instructeur prenait les choses et j’considère que, vu que j’suis toujours en vie, il avait pas forcément tort là-dessus. On ira s’entraîner dans un coin que j’connais. Un vieux truc abandonné, limite taudis. Mais on s’y sent pas mal. On s’y sent comme chez soi. Et rien de tel pour frapper des sacs, faire des tractions, des pompes et tout l’tremblement. Ca va être bien.

Bon, si j’résume, on a conclu un semblant de marché et maintenant, va falloir finaliser tout ça.


« Allez, à toute, princesse. »

J’lui lâche un semblant de sourire et j’m’arrache vers le Wild Thing. C’est vrai que j’ai les crocs. J’ai eu une putain de nuit et j’dois avouer que j’suis resté un peu sur ma faim avec ces conneries. Et j’dois avouer que d’m’être légèrement frictionné avec les autres branques, ça m’a ouvert l’appétit.



Une heure plus tard, j’suis à une des tables du Wild Thing, avec une grande tasse de café bien fumant tout ce qu’il y a de plus sympathique en face de moi et une assiette remplie à ras de pancakes et quasi un demi-litre de jus de fruits. Ouais, c’est vraiment l’meilleur moyen de commencer la journée. Et avec ça dans l’assiette, j’peux commencer à recharger les batteries et à penser à ce que j’ai pu dire à Saul. Ce qui m’intrigue, c’est la facilité avec laquelle il a accepté. Et sans coup férir. Avec un petit sourire en plus. Il s’est même payé le luxe de me payer le petit déjeuner du siècle.

D’un autre côté, il aura une part non négligeable des gains. Un coup d’œil sur mon chrono. Normalement, la petite va pas tarder.


« Saul, sers un truc qui fera plaisir à la gamine quand elle rejoindra. Histoire qu’elle se sente accueillie. »

Il me regarde avec un drôle d’air, presque jovial. Sale enfoiré de mes deux. Il s’amuse et tire partie de la situation. Il arrive avec son air détendu et une cruche en main.

« Tu fais dans l’social maintenant ? »

« A mes heures perdues. »

Un autre sourire entendu et il repart tout content. J’accompagne son expression en m’taillant une bonne tranche de pancake que j’enfourne sans autre forme de procès. Putain, c’est vrai qu’elles sont bonnes.
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