A part la bipolarité qui lui amène des réactions extrêmes, c’est quelqu’un de confiance sur qui la Famiglia peut compter. Globalement mesuré outre les crises ponctuelles, il parle peu mais bien. Pour lui, un Wyrd est un Wyrd et il ne supporte pas les écarts de calcul. Ceci dit, il ne le montre pas mais les crises lui ont déjà pas mal ravagé les synapses et d’aucuns pourraient dire que ses différents esprits feraient bien d’aller faire joujou sur un champ de mines histoire qu’on y voit plus clair ensuite. Mis à part ça, c’est quelqu’un de courtois, poli, tranquille... quand on ne le prend pas pour un con. Mais ceci est une autre histoire.

Relativement libre. C’est le seul Ase du Pentagone. Et il le sait, et les autres le savent.
Il a été embringué très tôt dans l’underground, jouant les hackers, perceur de coffres-forts et tout le toutim. Lors des temps libres, il aimait les ruelles de Sudri. Ses pas l’ont amené à pousser un jour la porte d’un petit restaurant cosy et tranquille. Il y prit quelques habitudes. C’était l’bon temps …
Mais les divergences d’intérêts ont amené son gang à ravager le restaurant de Lillo alors que lui-même participait au repas des trente ans de son ami. Autant dire qu’il l’a pas bien pris. Il était encore moins enthousiaste lorsque les gars ont commencé à exécuter femmes et enfants. La suite n’est clairement pas ragoûtante. Disons qu’il a refait la peinture avec les restes du chef de gang. Son baroud d’honneur n’aura pas duré longtemps : en tentant de s’interposer pour éviter qu’une balle ne percute une vieille femme, il prend deux dragées, s’effondre et est laissé pour mort. Capturé par les Skulds, il a été détenu dans un poste secondaire avant de partir pour un transfert.
Le convoi a été attaqué et lui libéré. Il n’a jamais compris pourquoi ce petit homme aux lunettes rondes a fait tout ce chemin pour lui rendre ses doses de Galdr. D’autant que le petit homme et son grand copain sont repartis comme ils sont venus.
Il a sombré ensuite dans la drogue et l’alcoolisme jusqu’à ce qu’un jour pas fait comme un autre, il pousse la porte du restaurant où s’était déroulé le carnage. Pris d’un sursaut de haine et d’orgueil, il renoua avec ses amours d’informatique et se mit au travail. Ses compétences lui permirent de retrouver Lillo Santadi et il alla lui offrir ses condoléances et son aide dans la vendetta. De paumé alcoolique, il devint membre d’une équipe et ceci lui procura plus de satisfaction qu’il n’en avait connu jusqu’alors.
Après l’ascension de la Famiglia Santadi à laquelle il participa au premier plan, il prit en charge la protection des casinos de Westri avant de prendre ses quartiers dans le plus rentable d’entre eux, le Riviera. Sous couvert de s’occuper de la sécurité, il optimisa de fait sa gestion et passa le temps à traquer les tricheurs et autres fauteurs de troubles. Son don lui permet d’avoir une redoutable efficacité en la matière.
Et bien sûr, il est de tout premier conseil pour la Famiglia et participe aussi activement que possible au Pentagone.

Bien trempé serait un euphémisme. Elle est plus que déterminée, à la volonté rendue aussi dure que l’acier par les emmerdes passées. Aussi honnête que le milieu le lui permet, elle n’a toujours eu qu’une parole.

Déclarée morte à la naissance par le médecin. Elle s’est souvent dit qu’elle aurait mieux fait de le rester. Elle a grandi dans la clandestinité et les bas-fonds de Westri, voyant d’en bas avec amertume la Perle du Quadra sans avoir jamais pu toucher ce rêve de gamine qui voyait ces princesses défiler devant elle.
Elle a connu toutes les galères : père alcoolique, mère battue et paumée, manque d’argent, échec scolaire, aucun avenir. Et ça a basculé le jour où ses pouvoirs se sont révélés. Elle est devenue bête traquée, jusqu’à ce qu’elle réussisse à se faire oublier.
Au lieu de zoner, elle a réussi à monter quelques petits business, profitant d’opportunités et faisant montre d’une rare honnêteté pour une personne de son extraction. Lorsque son business a volé en éclats il y a dix ans suite à des exactions de mobsters, tout son univers s’est écroulé. Elle a alors été contactée par de drôles de gens. Elle les a d’abord déboutés, arguant qu’elle refusait toute charité. Les hommes sont revenus, accompagnée d’une femme. Ils lui ont longuement expliquée qu’ils ne voulaient pas d’une assistée, mais d’une associée en affaires.
Elle mit le premier doigt dans l’engrenage il y a plus de cinq ans et, avec à peine quelques Wyrds en poche, elle réussit à monter Le Trèfle Blanc. Elle créa ainsi une distillerie de qualité proposant un très bon whisky et une bière qui devait vite devenir fort réputée. Elle reçut de fréquentes visites de ses associés qui se montraient vraiment satisfaits de son travail.
Mais ce qui a le plus choqué Ellen, c’est le respect qu’ils témoignaient à son égard. Ce qu’elle n’oubliera jamais, c’est l’étincelle qu’il y avait dans les yeux de Monsieur Santadi lorsqu’il lui a proposé de devenir une Affranchie.

« La nécrophilie c'est comme le recyclage, on prend du vieux pour en faire du neuf. » Voilà … C’est le genre d’humour de Johan. Un humour noir omniprésent à décaper du zinc. Vue sa profession, les blagues sur la mort sont légion. Il en raffole et ne se prive pas pour en placer dès qu’il peut. Il évite cependant de faire ce genre de choses devant les clients éplorés même si, parfois, ça lui arrive. Il est également profondément amoureux de sa moitié, qui le lui rend bien. Il forme avec elle un couple fusionnel. Bon, ça veut pas dire que tout est tout beau, tout mignon, tout rose. Ils ont des engueulades dantesques avec vols d’instruments de thanatopraxie. Mais ce sont deux inséparables, qui ne peuvent vivre l’un sans l’autre.

Ses parents avaient tout. Il était riches à millions, il aurait pu tout avoir. Il était déjà passé au travers des mailles du système malgré la tare de la mutation. Il aurait pu devenir physicien, chirurgien, grand financier… Allez comprendre pourquoi, il a choisi l’art délicat de l’embaumement et du « service après-vente de l’Hôpital » comme il appelle sa petite affaire.
Il s’est lancé là-dedans après avoir rencontré Milena. Sa douce Milena, sa tendre de plus de dix ans sa cadette. Ils se sont unis dans la foulée et depuis, ils vivent heureux, cachés dans le bâtiment qui leur sert de tanière. Ils ont eu quelques difficultés : des personnes peu recommandables ont eu vent des talents peu communs de Johan et sont venus les menacer. Un beau matin, Tombstone décide de se confier autour d’un verre à son ami Ciccio. Celui-ci l’entend et le présente bientôt à celui qu’il appelle Don Santadi. La Famiglia leur est venue en aide, ventilant un peu les lourds nuages menaçants qui obscurcissaient l’avenir du business. Puis, elle s’est avérée être une pourvoyeuse généreuse de clients.
Aussi, Johan a poussé plus loin la collaboration et a décidé de faire ses preuves comme Affranchi : il répare les corps, les maquille discrètement, les fait disparaître parfois. Il aime bien également jouer de son statut de croque-mort et du malaise qu’il provoque chez les interlocuteurs. On le voit souvent apporter un « dernier avertissement » à des individus à la coopération difficile. Et parmi ceux-ci, nombreux sont ceux qui finissent par devenir ses clients.

Elle a hérité de son père le côté loyal, distant et implacable. En revanche, elle a pris de sa mère un tempérament parfois impulsif et volcanique. Même si elle semble en rébellion constante avec les autorités parentales, elle n’a pas de désir plus fort que d’assurer à ses parents une retraite paisible et bien méritée.

Le cauchemar a commencé dans une clinique de Westri, il y a vingt ans, lorsque le médecin a annoncé le terrible verdict. Ase. L’univers aurait pu s’effondrer autour de ce jeune couple mais le jeune bébé, une magnifique petite fille, fut sauvé par la Famiglia Santadi. Elle grandit ensuite dans cet univers convivial et connut une enfance heureuse.
Elle fit vite preuve d’un esprit fin, aiguisé et espiègle. Sa présence illuminait toute maison dans laquelle elle passait. Elle faisait la fierté de ses parents et de son Parrain. A seize ans, elle fit usage de son pouvoir pour se glisser en catimini dans la voiture de son père qui partait travailler tard le soir. Elle fut le témoin involontaire de l’assassinat d’un homme qu’elle n’avait jamais vu auparavant.
Cette scène la choqua d’autant plus que son Parrain et tous les amis qu’elle voyait souvent y étaient mêlés. Bien sûr, sa présence fut découverte et elle redouta le pire. Ces gens lui parurent soudain comme des étrangers, de terribles étrangers. Même son père, son père aux grandes mains calleuses qui la câlinaient quand elle était triste, son père lui semblait un monstre.
Cette nuit, elle rentra en voiture seule avec son Parrain. Ils ne dirent que peu de mots. Elle partit se coucher mais ne trouva pas le sommeil. Le lendemain, elle reçut la visite de Lillo, « Carmine » comme elle est la seule à l’appeler, qui lui expliqua pendant de longues heures le métier de son père, et le sien. La Famiglia, le secret qui devait régner, la confiance aussi. Il lui expliqua beaucoup de choses et elle comprit et curieusement, accepta.
Le temps passa, elle suivit de brillantes études bien qu’elle ne fut plus la jeune fille souriante et insouciante. Un soir, son père rentra blessé d’une mission. Et elle fut désormais résolue à travailler dur pour devenir la Première gâchette de la Famiglia. Son père devenait trop vieux pour ce métier et pour les exigences toujours très dures du Don. Alors, elle abandonna son école, fréquenta les « Affranchis » pour en tirer des leçons. Ceci, au grand dam de ses parents qui ne voulaient pas que leur perle connut le même destin qu’eux. Elle donne tout son cœur pour devenir une vraie tueuse mais jusqu’à présent, son Parrain n’a jamais voulu lui accorder le rang d’Affranchie. Mais ce n’est qu’une question de temps, elle en est persuadée. Personne ne l’empêchera de donner à ses parents une retraite heureuse et méritée et d’œuvrer pour le bien de la Famiglia.